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"Dès que c'est propre, ils viennent et jettent" : à Marseille, les décharges sauvages exaspèrent les riverains et les autorités

Depuis des années, les riverains alertent sur ces dépôts sauvages qui pullulent dans la ville. Un fléau pour l'environnement et pour la santé dans le viseur des autorités locales.

Article rédigé par franceinfo - Laurine Benjebria
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Illustration d'un dépôts sauvages à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 9 mars 2021. (LAURINE BENJEBRIA / RADIO FRANCE)

"Du textile, beaucoup de verre, des matelas, des déchets en tout genre." Il suffit de se balader dans les rues de Marseille pour tomber sur ces dépôts d’immondices parfois au pied d'immeubles ou près de marchés sauvages. Nous sommes en pleine ville, dans le 15e arrondissement mais ce problème ne se cantonne pas aux quartiers Nord de Marseille. Jean-Yves Sayag, chargé des dépôts sauvages à la métropole a une longue liste : "Une quinzaine de très gros sites. On peut y trouver des pneus, des caravanes ou des bateaux. Les gens viennent et abandonnent tout sur place. C'est un truc de fou ce qui se passe à Marseille."

Jean-Yves Sayag, chargé des dépôts sauvages à Marseille Provence Métropole, le 9 mars 2021. (LAURINE BENJEBRIA / RADIO FRANCE)

Les déchets sont aussi au cœur du parc national des Calanques. Comme l'ancienne piscine de Luminy, fermée depuis 12 ans, et laissée depuis à l'abandon. Elle est devenue pour des garagistes et professionnels du BTP le repère pour le dépôt d'encombrants. Un décor de fin du monde qui choque les riverains comme Victoire : "Des gravats, des murs cassés... C'est grave choquant, et c'est vraiment hyper dangereux."

"Ça coûte une fortune"

Des déchets ont été évacués mardi matin, lors d'une opération de nettoyage dirigée par la mairie et menée par une société sous-traitante. Pelle à la main, Jean-Claude, cantonnier, jette dans les camions pare-chocs de voiture et laine de verre sans grande conviction : "Ça va revenir, sûr et certain. Dès que c'est propre, ils viennent et jettent. C'est tout le temps pareil, c'est écœurant de voir ça." Pour empêcher l'accès au site, des blocs de béton sont installés. Une opération qui pèse sur le budget de la collectivité. "Ça coûte une fortune de récupérer et d’utiliser des engins spéciaux, explique Christine Juste, adjointe au maire en charge de l’environnement. Nous payons à la tonne. Ça peut aller entre 20 000 et 50 000 euros."

Des dépôts sauvages près de l'ancienne piscine de Luminy à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 9 mars 2021. (LAURINE BENJEBRIA / RADIO FRANCE)

Face à cette prolifération de décharges sauvages, la mairie veut être ferme et envisage de créer une brigade de l’environnement. "Nous ne tolérerons plus. Nous poursuivrons, lance Christine Juste. Si on a des caméras de vidéosurveillance en collaboration avec la police municipale et le procureur, nous essaierons de remonter jusqu'aux personnes indélicates."

Cela ne suffira pas selon Jean-Yves Sayag, en charge des dépôts sauvages à la métropole. Il faut en plus miser sur l’éducation : "Dès la maternelle, on apprend aux pitchous, aux plus petits, que son chewing gum, on le jette à la poubelle, parce que sinon quand il va grandir, il va le jeter par terre. Il faut montrer tous ces gestes que les parents ne leur montrent pas forcément." Pour apprendre ces bons gestes, plusieurs associations mènent des opérations de ramassage et nettoyage avec les riverains. La prochaine baptisée Tarpin propre aura lieu à la fin du mois d’avril.

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