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Éoliennes : la Compagnie du vent condamnée à démanteler deux sites

La justice demande à la Compagnie du vent, filiale de GDF Suez, de retirer dix de ses éoliennes installées sur deux sites dans le Pas-de-Calais. A l'origine de cette condamnation, la plainte d'un couple de riverains...
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (LA VOIX DU NORD/Max ROSEREAU Maxppp)

Ce sont donc pas moins de dix éoliennes, réparties sur deux sites près des communes de Monchel-sur-Canche et Conchy-sur-Canche dans le Pas-de-Calais qui pourraient bientôt disparaître du paysage... sur décision de justice. Une condamnation sans précédent par son ampleur qui fait suite à la plainte d'un couple de riverains, exaspéré par la présence de ces voisins gênants.

Les juges retiennent le préjudice esthétique, auditif et visuel

Leur avocat, Me Philippe Bodereau, se félicite. "Des juges ont enfin ouvert leurs oreilles à non seulement un problème patrimonial, provoqué par ces implantations d'éoliennes, mais un problème humain ", explique-t-il, en espérant que ce jugement pourra servir d'exemple. Propriétaires du château de Flers, classé monument historique, les plaignants ont en effet fait valoir le préjudice esthétique dont ils s'estiment être les victimes, mais aussi la gêne auditive et visuelle causées par les sifflements et flash lumineux émis par les engins. 

"La démolition est une mesure tout à fait exceptionnelle et extrême" (avocat de la Compagnie du vent)

Du côté de GDF Suez et de sa filiale, on se défend d'avoir enfreint la règlementation en la matière. "La Compagnie du vent a obtenu l'ensemble des autorisations administratives pour ces deux parcs en avril 2004 (parc de Boubers-sur-Canche et parc des Tambours). Il existe une période de recours légale de deux mois qui permet à chacun, notamment aux riverains, d'exprimer leurs doléances or aucun recours n'a été formulé durant cette période ", affirme un porte-parole du groupe. "La démolition est une mesure tout à fait exceptionnelle et extrême. Elle est très grave, parce qu'elle porte atteinte à une liberté essentielle qui est la liberté du commerce et de l'industrie, inscrite dans notre Consitution ", renchérit l'avocat de l'entreprise au micro de France Bleu Nord

La Compagnie du vent a décidé de faire appel du jugemement. Si à l'issue de la procédure la condamnation est confirmée, elle aura quatre mois pour retirer ses éoliennes et devra en outre verser 37.500 euros de dommages et intérêts aux châtelains.

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