Haute-Savoie : un cycliste tué par un chasseur, une enquête ouverte pour homicide involontaire
Un chasseur de 22 ans qui participait à une battue au gros gibier à Montriond a tiré sur un homme de 34 ans qui circulait à VTT. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte.
Un homme de 34 ans, qui circulait à VTT sur un sentier en lisière de forêt à Montriond (Haute-Savoie), a été tué par un chasseur samedi 13 octobre, selon les informations de France Bleu Pays de Savoie dimanche 14 octobre. Une enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Thonon-les-Bains pour homicide involontaire aggravé par manquement délibéré d'une obligation de sécurité.
Le cycliste était "parfaitement identifiable"
C'est lors d'une battue au gros gibier, organisée sur les hauteurs du village par l'association de chasse de Montriond, dans le Chablais, que le vététiste a été touché par une balle tirée par l'un des invités de la battue.
La victime, un restaurateur britannique de 34 ans installé depuis quelques années aux Gets, station voisine de Montriond, circulait sur un itinéraire en lisière de bois et était "parfaitement identifiable", selon le procureur de la République de Thonon-les-Bains. Le chemin est connu et fréquenté des pratiquants. Pentu et difficile d'accès, il se situe à 1 350 mètres d'altitude.
Le chasseur hospitalisé en état de choc
L'auteur du tir mortel est un jeune homme de 22 ans qui a été hospitalisé en état de choc. Il n'a pas pu encore être entendu et n'a donc pas été placé en garde à vue.
Plus d'une quarantaine de gendarmes dont le PGHM et la police technique ont procédé aux premières constatations jusque tard dans la nuit de samedi à dimanche.
Le corps de la victime sera autopsié pour déterminer les causes exactes du décès. L'enquête a été confiée au parquet de Thonon-les-Bains et à la brigade de recherche de la gendarmerie de Thonon-les-Bains.
Pour la fédération des chasseurs, "il n'y a pas d'excuses"
"C'est un accident regrettable que je condamne", affirme André Mugnier, le président de la Fédération des chasseurs de Haute-Savoie. "C'est le résultat d'un geste individuel où malheureusement la personne n'a pas appliqué les règles de sécurité" déplore-t-il.
"Il n'y a pas d'excuses. On doit identifier ce que l'on tire. Je n'admets pas ça vu les efforts que nous avons faits sur la formation des chasseurs", tempête André Mugnier. La Fédération des chasseurs de Haute-Savoie, qui compte 8 000 chasseurs, a mis en place dès juillet 2016 de nouvelles règles de sécurité, comme l'installation de panneaux indiquant une chasse en cours, ou encore des zones de chasses réglementées. C'est la première fédération à prendre de telles mesures en France.
"98% des chasseurs de Haute-Savoie ont eu la formation sécurité", tient à préciser André Mugnier. "Nous avons exigé que, pour 2019, l'intégralité des chasseurs soient formés. Ceux qui ne seront pas formés ne pourront pas chasser. Ce n'est pas simplement la manipulation d'une arme. C'est vraiment une formation complète".
Cette formation a été mise en place à la suite de la mort, il y a trois ans, en décembre 2015, d'un père de famille de 43 ans, atteint d'une balle de chasseur en pleine tête alors qu'il courrait sur un sentier dans le massif du Semnoz.
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