Interdiction du Roundup : l'annonce de Ségolène Royal contestée
Le Roundup est un désherbant hyper efficace, le plus utilisé au monde, et surtout le produit phare de Monsanto : 40% de son chiffre d’affaires. Le principal reproche concerne un de ses composants : le glyphosate, une substance synthétisée par Monsanto dans les années 70 et qui a fait son succès. La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a demandé dimanche aux jardineries d'arrêter de mettre en vente libre le Roundup.
En mars 2015, l’OMS a classé le glyphosate comme un cancérigène probable pour l’homme. Selon son centre international de recherche sur le cancer, les jardiniers ou les agriculteurs utilisant cette substance auraient des risques de cancer accrus. Des études avec cas témoins en Suède, aux Etats-Unis et au Canada ont montré des risques plus fréquents de cancer du sang. Ce classement a fait l’effet d’une bombe pour l’industrie des phytosanitaires, parce que cette substance est la pierre angulaire de la filière. Elle est utilisée dans plus de 750 produits que ce soit agricoles ou amateurs.
"En France, nous avons la chance d’avoir une réglementation spécifique qui fait qu’un produit pour amateur est spécialement dédié aux amateurs. Ces produits sont mis sur le marché après une évaluation des risques spécifiques partant du principe que l’amateur ne va pas forcément utiliser le produit comme il devrait, " explique Jacques My, directeur général de l'UPJ (Union des entreprises pour la protection des jardins et espaces publics). "Ségolène Royal fait encore un effet d’annonce. Il faut dire ce que l’on a toujours dit : les produits de protection pour le jardin sont à manipuler avec précaution". Mais "un amateur qui utilise un glyphosate ne met pas en péril sa santé, " estime Jacques My.
Ségolène Royal enfonce le clou
La ministre de l’Ecologie surfe sur la polémique autour de Roundup qui agite le secteur de l'agriculture depuis des mois. Ségolène Royal encourage donc les jardineries à prendre de l’avance sur le plan écophyto du gouvernement, renouvelé cet hiver par Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, qui prévoit la fin de la vente libre de ces substances pour 2018. "On a un plan écophyto, il va y avoir une phase d’expérimentation en 2016 et de toute façon les conseillers en jardinerie sont obligatoires. Sur tous les points de vente en produits jardins, il y a des conseillers pour vous diriger vers des solutions alternatives quand elles existent, " explique Jacques My.
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