La fermeture des centrales nucléaires déconseillée par des experts
Une commission avait été chargée cet automne, par le ministre de l'Energie, d'étudier les scénarios d'évolution du paysage énergétique français. Elle rend son rapport aujourd'hui.
La France doit "s'interdire toute fermeture administrative d'une centrale nucléaire" qui n'aurait pas été décidée pour des raisons de sûreté. Un groupe d'experts résume ainsi le contenu du rapport remis lundi 13 février au ministre chargé de l'Energie, Eric Besson. "La trajectoire optimale pour notre pays consiste à prolonger la durée de vie des centrales existantes aussi longtemps que l'autorité de sûreté nucléaire le permettra", ajoute la commission Energies 2050.
Cette commission appelle également à préparer la construction d'"un petit nombre d'EPR", les réacteurs de 3e génération, pour compenser la fermeture graduelle des centrales les plus anciennes. Par ailleurs, ces experts appellent la France à "s'engager courageusement dans une politique de vérité (c'est-à-dire de hausse) des prix de l'énergie et des émissions de CO2".
Un groupe d'experts controversé
Le groupe Energies 2050 a envisagé plusieurs options en plus de celle du prolongement : une accélération du passage à la troisième, voire à la quatrième génération de centrales ; une réduction de 75 à 50% d'ici 2030 de la part du nucléaire ; un désengagement complet de la France en matière d'énergie nucléaire.
Mais les conclusions du rapport suivent les déclarations du ministre de l'Industrie. Il a déclaré dimanche que Nicolas Sarkozy avait décidé de demander aux opérateurs du parc nucléaire français d'être prêts à étendre sa durée de vie "au delà de 40 ans". Cela signifie "procéder à tous les efforts de maintenance, de recherche des plus hauts standards de sécurité et de sûreté, pour faire en sorte que ce parc puisse être prolongé", a expliqué Eric Besson.
C'est le ministre de l'Industrie qui a commandé ce rapport sur les scénarios d'évolution du paysage énergétique français. Il s'était alors attiré l'ire des écologistes. Plusieurs ONG sollicitées par le gouvernement avaient refusé d'y participer, jugeant sa composition outrageusement pro-nucléaire. Le groupe était sous la houlette du professeur et économiste Jacques Percebois, et de Claude Mandil, ex-directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie.
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