"La population de Port-au-Prince lutte maintenant pour simplement survivre", a souligné lundi le CICR
L'urgence est désormais d'éviter une énorme catastrophe sanitaire: sans accès à l'eau potable, à des sanitaires, les risques d'épidémies augmentent.
Près d'une semaine après le séisme, les habitants manquent encore de tout et la population est aux abois. "C'est comme si une bombe atomique avait explosé", a témoigné l'ambassadeur des USA en Haïti.
"La vie est vraiment dure. On n'a plus rien", se lamente un habitant installé avec sa famille dans un camp de fortune près du palais présidentiel. "Nous n'avons ni eau ni savon. Nous n'avons pas changé de vêtements depuis que nous sommes arrivés ici", précise sa femme.
"Les incidents violents et les pillages sont en hausse alors que monte le désespoir", affirme le Comité international de la Croix Rouge.
Selon un journaliste de l'AFP, le quartier commercial du centre de Port-au-Prince était lundi aux mains de pillards. Policiers et soldats étaient absents et seuls trois vigiles privés tentaient de protéger un magasin de vêtements.
Face au chaos et à une population aux abois, le gouvernement haïtien a décrété dimanche l'état d'urgence jusqu'à la fin du mois. Un deuil national de 30 jours a été décrété alors que le bilan ne cesse de s'alourdir: 70.000 cadavres ont déjà été enterrés et la secousse a fait au moins 250.000 blessés et 1,5 million de sans-abri.
Cent-cinq mille rations d'aide alimentaire ont été distribués depuis le 12 janvier, selon le Programme alimentaire mondial. Et un porte-avions nucléaire américain compte rapidement distribuer de l'eau au sinistrés, produite en grande quantité à bord.
D'après le gouvernement haïtien, 280 centres d'urgence devaient être ouverts à partir de lundi pour distribuer des vivres et héberger en moyenne 500 sans-abri. L'Organisation internationale pour les migrations veut installer un camp pour accueillir 100.000 sans-abri.
Si l'aide est bien envoyée, elle arrive au compte-gouttes, entravée par des difficultés logistiques : l'aéroport est engorgé, le port a été détruit et les routes sont souvent coupées par les décombres. Autre souci: le manque de carburant, "de plus en plus critique".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.