Le Forum mondial de l'eau accouche d'une souris
Pas d'exigences, juste un constat. C'est tout de même mieux que rien... Le 5e Forum mondial de l'eau a fermé ses portes aujourd'hui, à Istanbul, sur un constat simple, qui a traversé les débats tout au long de la semaine : le temps de l'eau facile est révolu.
Pendant une semaine, les 25.000 participants ont débattu des moyens de protéger et de préserver cette ressource.
"Le Bangladesh fait face à des défis effrayants", est venu rappeler Ramesh
Chandra Sen, son ministre de l'Eau, évoquant "les inondations, l'érosion des
berges".
"L'avenir de l'agriculture est dans une utilisation plus efficace de l'eau",
a souligné Jacques Diouf, directeur général de la FAO, rappelant que
l'agriculture représentait à elle seule 70% de la consommation mondiale.
Le problème, c'est qu'une fois ce constat établi, les déclarations politiques n'ont pas suivi. La déclaration finale se borne à formuler une série de recommandations, allant de la nécessité de modifier les modes de consommation d'eau, en particulier dans l'agriculture, à celle de collecter et de traiter les eaux usées, au-delà de l'indispensable accès aux toilettes.
_ Des recommandations, mais pas d'obligations.
La France, l'Espagne et plusieurs pays d'Amérique latine et d'Afrique ont tout de même tenté, en vain, de faire modifier le texte afin qu'il stipule que l'accès à
l'eau potable et à l'assainissement est un "droit" humain fondamental et non pas seulement un "besoin", comme cela a été retenu.
"Je suis déçue, car je pense que c'est un droit très important", a regretté Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat française à l'Ecologie. "Il est choquant de
voir que, pour la première cause de mortalité dans le monde, il n'y a pas plus
de mobilisation politique".
Le sénateur français Jean-François Legrand est allé plus loin. Lui qui a animé à Istanbul un collège d'environ 300 parlementaires originaires de près de 90 pays, a jugé la déclaration ministérielle "incolore, inodore et sans saveur".
Les décisions sont remises aux calendes grecques. A moins que les pays ne s'entendent lors de la prochaine édition du Forum, en 2012. Les villes de Marseille et Durban, en Afrique du Sud, sont en lice pour l'accueillir.
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