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Le Japon à nouveau au stade du "zéro nucléaire"

Le dernier réacteur nucléaire en service au Japon, traumatisé par la catastrophe de Fukushima, est en train d'être arrêté pour une opération de maintenance. De durée indéterminée, elle va totalement priver l'archipel d'énergie nucléaire. Les opposants à l'atome souhaitent que l'arrêt soit définitif, mais l'approvisionnement énergétique du pays risque d'en souffrir.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Kyodo Maxppp)

Le Japon coupe le cordon du nucléaire, au moins provisoirement. Les procédures pour arrêter le dernier réacteur en service dans le pays, le numéro quatre de la centrale d'Ohi, dans l'ouest du pays, ont commencé ce dimanche. La compagnie Kansai electric power (Kepco) annonce qu'il sera coupé dès lundi et ce, pour une période indéterminée. Il s'agit d'une opération de maintenance. Un second réacteur de la même centrale, le numéro trois, est déjà stoppé pour la même raison.

Cette décision prive totalement le Japon d'énergie nucléaire, puisque les 54 centrales nippones avaient été mises progressivement hors service après la catastrophe de Fukushima. C'est la seconde fois qu'une telle situation se produit dans un pays où l'atome fournissait le quart de l'électricité. De mai à juillet 2012, les japonais avaient déjà vécu une telle situation.

Grâce à de substantielles - et inconfortables - économies d'énergie, le pays a réussi ce sevrage forcé. Mais les compagnies d'électricité font tourner toutes leurs centrales thermiques à plein régime et la consommation d'hydrocarbures a explosé, grevant lourdement le commerce extérieur.

Le gouvernement de droite de Shizo Abe est favorable à une remise en service du parc nucléaire, mais l'autorité nucléaire indépendante doit se prononcer sur chaque réacteur et les nombreux et incidents radioactifs à Fukushima, où la compagnie Tepco avoue être parfois dépassée, pèsent sur l'avenir de la filière. Dans ce contexte, une partie de l'opinion et les organisations antinucléaire demandent une rupture définitive, arguant que le pays démontre tous les jours qu'il peut se passer des ses centrales.

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