Cet article date de plus de quinze ans.

Le réchauffement climatique est déjà une réalité en Afrique le sort des plus démunis s'aggrave

Sécheresses, inondations, progression des maladies, humains et animaux désemparés, sont le lot quotidien de la très grande majorité des Etats sub-sahariens.A l'origine d'à peine 4% des émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement climatique, l'Afrique est le continent le plus touché par ce phénomène.
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
La sécheresse au Niger (archives)

Sécheresses, inondations, progression des maladies, humains et animaux désemparés, sont le lot quotidien de la très grande majorité des Etats sub-sahariens.

A l'origine d'à peine 4% des émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement climatique, l'Afrique est le continent le plus touché par ce phénomène.

A Copenhague, l'Afrique réclamera le financement d'un fonds par les pays riches pour s'adapter à tous les bouleversements qui la touchent.. Une revendication soutenue par le directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement, Achim Steiner : "Sommes nous incapables de créer un partenariat financier qui protègera les citoyens du Kenya, ou de toute autre nation développée, des conséquences d'un phénomène dont ils ne sont en rien responsables ?", s'interroge-t-il dans un entretien à l'AFP.

"Si le Nord ne coopère pas avec le Sud, nous serons tous des victimes, tous
perdants", déclare en écho le Premier ministre kényan Raila Odinga.

Des bouleversements climatiques exacerbés
"Le temps a changé. Les pluies sont de plus en plus aléatoires et nos récoltes de plus en plus minces", témoigne Tuke Shika, un paysan du village éthiopien de Loke, devant ses champs de maïs désséchés.

A quelques centaines de kilomètres de là, au milieu des acacias dénudés, les nomades Turkana du Kenya abattent leur cheptel décimé par la faim et la soif pour bénéficier d'une aide d'urgence. "C'est la pire sécheresse depuis 1969, l'année où des dromadaires étaient déjà morts", se souvient une sexagénaire. 23 millions de personnes souffrent actuellement de faim dans tout l'est de l'Afrique en raison du manque de pluies.

L'Afrique australe a au contraire été frappée par des inondations exceptionnelles en début d'année, tout comme la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, le 1er septembre dernier.

Il est encore difficile de faire la part des choses entre l'impact du changement climatique et le cycle normal d'événements météorologiques extrêmes qui caractérise l'Afrique", comme le rappelle Nick Nuttall, porte-parole d'Achim Steiner.

Les glaces ont fondu à une telle vitesse qu'elles pourraient avoir totalement disparu d'ici vingt ans des plus hauts sommets du continent, le Kilimandjaro, le Mont Kenya ou le massif des Ruwenzori. Ce dernier massif en Ouganda a perdu depuis 1987 la moitié de ses glaciers, qui se déversent dans la rivière Semliki marquant la frontière entre l'Ouganda
et la RD Congo. Son cours a changé une centaine de fois depuis les années 60. C'est la
première fois peut-être que le changement climatique fait bouger une frontière. "Cela peut déboucher sur un conflit, car nous savons qu'il y a du pétrole autour (de la rivière)", s'inquiète Goreti Titutu, une chercheuse de l'Autorité ougandaise de gestion de l'environnement.

Les populations et les animaux touchés
L'augmentation des températures fait également progresser le paludisme dans des régions où la fraîcheur le tenait jusqu'à présent éloigné, comme l'Ouest de l'Ouganda, le massif des Aberdares au Kenya ou certains sommets du Rwanda.

Les hommes ne sont pas les seuls touchés: les experts des parcs nationaux kényans constatent de plus en plus de comportements anormaux chez les animaux , attribuables en partie au réchauffement selon eux : singes ou serpents poussés dans des maisons par la faim, éléphants qui ravagent des récoltes à la recherche de nourriture...

Au large de l'Afrique du Sud, la migration des sardines est désormais très pauvre une année sur deux en moyenne, l'eau étant devenue trop chaude pour ce poisson, ce qui menace à terme l'écosystème de la région.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.