Les autorités japonaises ont indiqué jeudi qu'il était nécessaire de trouver d'autres moyens de refroidir le réacteur N2
"Il pourrait être difficile de vidanger entièrement l'eau contaminée et par conséquent d'autoriser la poursuite du travail. Nous pourrions avoir à réfléchir à d'autres options", a déclaré Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de l'Agence nationale de sûreté nucléaire et industrielle (Nisa).
La stratégie initiale a consisté à déverser de l'eau sur les réacteurs endommagés pour éviter un risque de fusion des barres de combustibles. Résultat: quelque 60.000 tonnes d'eau radioactive saturent aujourd'hui le site, compliquant l'accès aux réacteurs et posant la question de leur vidange. L'eau a inondé les souterrains, les canalisations et les salles des machines de trois des six réacteurs de la centrale.
Leur évacuation en mer a été stoppée lundi. Le pompage de 60.000 tonnes d'eau est prévu pour durer quatre à cinq jours.
Les ouvriers de la centrale ont commencé mercredi à pomper de l'eau infiltrée dans les installations Le pompage de ces eaux, indispensable pour reprendre les travaux de rétablissement des systèmes de refroidissement, est rendu difficile par les répliques sismiques qui se succèdent.
Ce liquide hautement radioactif doit être transvasé dans un condensateur qui, dans des conditions normales d'exploitation, sert à transformer en eau la vapeur créée dans le réacteur, qui est ensuite réinjectée dans le circuit de refroidissement.
L'opération a débuté dans une galerie technique souterraine reliée au réacteur numéro deux.
L'ultime étape approche
Les techniciens ont également prélevé de l'eau de la piscine de désactivation du combustible usé du réacteur numéro 4. Cet échantillon doit permettre de connaître l'état des 1.331 barres de combustible, avant d'examiner les moyens à mettre en oeuvre pour les extraire de la piscine. "C'est l'ultime étape", a indiqué le PDG de Tepco, Masataka Smimizu.
Située au bord de l'océan Pacifique, Fukushima Daiichi est l'une des plus anciennes centrales du Japon, son premier réacteur ayant été construit au début des années 1970.
Plus de 400 répliques de magnitude 5 et plus ont été enregistrées depuis le 11 mars et, selon les experts, les bâtiments de la centrale, déjà fragilisés, pourraient subir de nouveaux dégâts en cas de fortes secousses répétées.
Niveau d'alerte: un expert russe dubitatif
Alors que les autorités japonaises ont relevé mardi le niveau de gravité de l'accident nucléaire de 5 à 7, degré maximum sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES), qui correspond à la catastrophe de Tchernobyl en 1986, elles ont affirmé que les fuites radioactives émanant de Fukushima Daiichi ne représentaient actuellement que 10% de celles du réacteur ukrainien.
Le Directeur de l'Agence russe de l'énergie atomique, Sergueï Kirienko, a déclaré qu'"il est difficile" pour lui "d'évaluer pourquoi les collègues japonais ont pris cette décision". "Je soupçonne que c'est plus une question financière qu'une question nucléaire", a-t-il dit. "Nos estimations ont montré que le niveau était situé entre 5 et 6. Aujourd'hui, il n'atteint pas le niveau 6", a-t-il insisté.
Un conseiller du gouvernement du Premier ministre Naoto Kan, Kenichi Matsumoto, a déclaré à la presse que la région qui entoure la centrale de Fukushima pourrait être inhabitable pendant 10 ou 20 ans.
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