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Malgré les condamnations et le Covid-19, les "décrocheurs" de portraits d'Emmanuel Macron veulent continuer leurs actions de désobéissance civile

Sept militants écologistes ont été condamnés à des amendes pour avoir décroché des portraits d'Emmanuel Macron. Ces actions non violentes et spectaculaires se multiplient en France depuis quelques années. 

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des "décrocheurs" près du Palais de Justice de Paris, le 22 octobre 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

Ils ont été jugés des chefs d'accusation "de vol en réunion" et "complicité de vol en réunion" pour avoir décroché des portraits du président de la République. Sept militants du mouvement ANV-COP 21 ont été condamnés jeudi 10 décembre à 500 euros d'amende  par la cour d’appel de Paris. Ils annoncent à franceinfo leur intention de se pourvoir en Cassation.

L'idée de ces "décrocheurs", c'est leur surnom, est de réaliser des actions de désobéissance civile marquantes. Elles se multiplient en France depuis trois ans maintenant. Même si la période du Covid-19 ne favorise pas ces mouvements qui tentent d’alerter notamment sur l’urgence climatique. Avec leurs actions, les "décrocheurs" ont obtenu une tribune et une légitimité accordées par les tribunaux, devant lesquels ils comparaissent régulièrement depuis plus d’un an. Trente-sept procès ont été instruits, et avant l’affaire de Paris, quatre juridictions avaient décidé la relaxe motivée par la "liberté d’expression" et "l’état de nécessité".

"Ces victoires politiques, que sont les relaxes des décrocheurs de portraits, permettent de déplacer le curseur de ce qui est normal et de ce qui n'est pas normal, affirme Pauline Boyer qui fait partie des prévenus jugés par la cour d’appel de Paris. Elles permettent de faire passer le message pour des citoyens et des citoyennes qui ne savent plus quoi faire et se disent : 'on va passer à la désobéissance civile', et bien, ils ont raison de le faire."

Des actions non violentes et spectaculaires

Le mouvement de désobéissance monte en puissance depuis la démission de Nicolas Hulot et les grandes marches pour le climat. En France le mouvement de Greta Thunberg a perdu en intensité mais ont compte ANV-COP21 qui anime l’action des "décrocheurs" et Extinction Rebellion qui a très rapidement trouvé une surface avec ses actions non violentes et spectaculaires.

Récemment, le mouvement est monté sur la Tour Eiffel à la façon de Greenpeace. Malgré l’épidémie de coronavirus, il maintient une visibilité explique Léa qui fait partie des portes-paroles : "Agir en ce moment, ce n'est pas évident. Nos troupes ne sont pas démotivés mais ce qui est très compliqué, c'est de réussir à être massif dans un contexte où, clairement, on doit être chez nous. Ensuite, on a aussi une police qui a des méthodes de maintien de l'ordre agressives." Mais pas question pour Léa d'abandonner ce type d'action : "Est-ce que c'est difficile à faire ? Oui. Est ce qu'on va arrêter de le faire ? Non."

Cet été, les camps climat pour former à l’action non violente ont attiré deux fois plus de personnes qu’en 2019. Extinction Rebellion explique que les recrues sont de plus en plus jeunes. Aujourd’hui, les deux mouvements coordonnent leurs actions qui touchent au climat mais aussi au domaine du social.

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