Nouvelle manifestation anti-ours dans les Pyrénées
«Les ours en Slovénie, les écologistes aussi» scandaient ce matin à Foix les chasseurs. En cause : une décision du tribunal administratif de Toulouse qui a suspendu le 17 septembre un arrêté préfectoral d'ouverture de la chasse fixée au 20 septembre dans le département. Saisi en référé par le Comité écologique ariégeois (CEA), le tribunal administratif avait précisé que l'arrêté n'épargnait pas deux espèces menacées de coqs de bruyères et qu'il «ne prévoyait) aucune mesure de protection de l'ours s'appliquant à la chasse en battue» .
Des chasseurs venus de toute l'Ariège, mais aussi de l'Aude, des Alpes ou de la Saône-et-Loire, des pêcheurs, randonneurs, agriculteurs ou encore élus ont protesté aujourd'hui à Foix dans le calme, pour «défendre coûte que coûte» le droit de chasse, selon le président de la fédération départementale des chasseurs de l'Ariège, Jean-Luc Fernandez. Les organisateurs revendiquent 7.000 manifestants (5.000 selon la police).
Colère des chasseurs
Pour éviter les accidents, les chasseurs ne peuvent donc plus pratiquer la chasse en battue dans les zones fréquentées par les ours. Le tribunal a donné un mois au préfet pour «prendre des mesures de protection de l'ours» . Ce qui a provoqué la colère de chasseurs et d'éleveurs de la région. Dès qu'elle avait pris connaissance de cette décision, l'ADDIP (Association pour le Développement durable de l'identité des Pyrénées) qui regroupe les opposants à la réimplantation de l'ours, avait dénoncé les «idéologues de l'ensauvagement» et appelé à une manifestation à Foix aujourd'hui.
La chasse des autres gibiers autorisée
«Il s'agit de déplacer quelques réserves, pas d'en diminuer le nombre» avait pourtant tempéré le tribunal. La préfecture, elle aussi, a relativisé la portée de la décision du tribunal : «la chasse des autres gibiers reste autorisée» . Elle assure également que l'ordonnance ne vise «que l'absence de mesures de protection de l'ours, et non la chasse en battue elle-même».
Les chasseurs étaient jusqu'ici restés neutres dans la querelle sur la réintroduction d'ours dans les Pyrénées. Mais après cette décision, ils ont décidé de faire front avec les opposants aux lâchers d'ours slovènes. «On sait pour qui la ruralité ne doit plus voter» , a lancé Jean-Luc Fernandez, sans citer les écologistes, souvent qualifiés par les manifestants d'«écolos intégristes» ou d'«illuminés». De leur côté, les associations écologistes, qui s'étaient félicitées de la décision, ont demandé aux chasseurs de s'asseoir à la table des négociations.
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