Pêche profonde : peu de chalutiers mais des espèces menacées
Huit ONG, dont Bloom, Greenpeace et le WWF, ont épluché les données mises en ligne par l'Ifremer. Seuls 12 chalutiers français - c'est peu - ont opéré en eaux profondes, à plus de 800 mètres de fond. Mais ils fragilisent des espèces menacées d'extinction.
Depuis 2009, les associations réclamaient de savoir précisément ce qui sortait des filets des chalutiers spécialisés dans la pêche profonde. Une technique de pêche très décriée, que ces associations environnementales voudraient voir interdite.
Les données collectées par l'Ifremer, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, risquent bien de leur donner raison. Selon ces huit ONG, parmi lesquelles figurent Bloom, Greenpeace et le WWF, "il apparaît que les espèces menacées d'extinction figurent parmi les prises accessoires les plus importantes des chalutiers français ". Par exemple, le requin profond représentait en 2012 près de 6 % des captures totales, et plus de 30 % des poissons rejetés morts à la mer. "Maintenant que les données d'observateurs sont enfin publiques, les ONG comprennent pourquoi elles ont été si longtemps masquées" , concluent-elles.
Peu d'impact sur l'emploi
Et ces ONG d'accuser les autorités d'avoir surestimé l'importance économique de la pêche en eau profonde. Selon les documents de l'Ifremer, seuls 12 chalutiers français ont passé plus de 10 % de leur temps à plus de 600 mèters de profondeur ; 10 seulement sont allés à plus de 800 mètres, en 2012. Les conséquences sur l'emploi d'une éventuelle interdiction ne seraient donc pas catastrophiques, estiment les ONG.
Cette pêche n'est pas interdite : la Commission européenne avait proposé l'an dernier de ne plus autoriser la pêche à plus de 400 mètres ; les députés se sont contentés d'un encadrement. Le principal armateur français, la Scapêche, qui appartient à Intermarché, s'est engagé de son côté à ne plus aller au-delà de 800 mètres.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.