: Vidéo "Je pensais que je serais moins contaminé" : 45 personnes portent plainte après la détection de glyphosate dans leur urine
Les motifs de cette plainte sont la "mise en danger de la vie d'autrui", la "tromperie aggravée" et l'"atteinte à l'environnement".
Avez-vous du glyphosate dans l'organisme ? Probable. Mercredi 13 février, quarante-cinq personnes déposent plainte devant le tribunal de Toulouse pour "mise en danger de la vie d'autrui", "tromperie aggravée" et "atteinte à l'environnement". La raison ? Elles ont toutes retrouvé du glyphosate, un pesticide classé "probablement cancérogène" par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans l'analyse de leurs urines.
Fin décembre, ces personnes avaient procédé à cette analyse devant huissiers. En moyenne, 1,113 microgramme/litre de glyphosate, un composant du désherbant Roundup de Monsanto (désormais Bayer), a été retrouvé dans les urines des participants, quand la réglementation fixe un seuil maximal de 0,1 microgramme par litre d'eau potable.
"Personnellement, j’ai un taux de glyphosate dans les urines qui est 22 fois supérieur à celui qui est admissible dans l’eau potable. Très honnêtement, j’ai été surpris, je pensais que je serais moins contaminé par ce produit", raconte Pascal Barbier, trésorier d’Europe Ecologie-Les Verts Midi-Pyrénées, à franceinfo.
"Il faut qu’on arrête d’utiliser le glyphosate"
Les Etats membres de l'Union européenne ont voté en novembre 2017 en faveur d'une nouvelle autorisation pour cinq ans de cet herbicide, le plus utilisé au monde. En France, alors qu'Emmanuel Macron s'était engagé à une sortie du glyphosate en 2021, les députés ont refusé en mai 2018 d'inscrire cette mesure dans la loi agriculture et alimentation. Depuis, le président de la République semble également avoir fait machine arrière en déclarant que la France ne parviendrait pas à se passer "à 100%" de cet herbicide controversé d’ici trois ans.
"On a décidé de porter plainte individuellement mais très nombreux, pour alerter l'opinion et pour mettre les responsables politiques et industriels devant leurs responsabilités, explique Pascal Barbier à franceinfo. L’objectif, il est très simple : il faut aujourd’hui, et pas demain, qu’on arrête d’utiliser le glyphosate et les pesticides chimiques de synthèse dans l’agriculture."
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