Plan pesticides : le gouvernement table sur une réduction de moitié
Au début, il y avait (déjà) un plan. Il se nommait Ecophyto. Et il a échoué. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'est livré ce vendredi à une sorte d'oraison funèbre de ce premier plan issu du Grenelle de l'Environnement de 2007-2008. Mais s'il est abandonné, ses objectifs sont relevés, bien que modifiés, et certaines de ses structures reprises.
Drones pulvérisateurs
Le plan fixait une division par deux de la quatité de pesticides utilisés en 2018. Le ministre a présenté un nouveau plan qui reprend cette ambition, mais la repousse en 2025, avec un palier intermédiaire de 25% de diminution en 2020. Pour y parvenir, il cherchera à s'appuyer sur les fermes "pionnières" du plan Ecophyto, pour "diffuser les bonnes pratiques " : elles ont réduit de 13% l'usage de pesticides. De 2.000, "on va porter le nombre de ces fermes à 3.000. Chacune entrainant dix exploitations autour d'elle, on parie sur l'effet tâche d'huile" a précisé le ministre de l'Agriculture. Un "certificat d'économie de produits phytosanitaires" sera délivré. Ceux qui distribueront ces produits devront baisser de 20% les doses dans les cinq ans sous peine de pénalités financières. Stéphane Le Foll veut aussi mobiliser des techniques de pointe, comme des drones pulvérisateurs performants.
Produits de bio-contrôle
Ce nouveau plan ne fait pas spécialement sourire l'industrie phytosanitaire, qui fabrique les pesticides : "nous avons besoin d'une agriculture compétitive en France. Nous avons besoin de lever les freins et tout ce qui peut être fait pour améliorer la situation est bien venue. C'est pour cela que je reste très dubitative sur questions liées aux certificats d'économies de phytos" , tranche Eugenia Pommaret, la directrice générale du l'union des industries phytosanitaires.
Il existe aujourd'hui des produits dits de bio-contrôle, qui utilisent par exemple des odeurs d'herbes pour éloigner les parasites ravageurs. Mais ils ne représentent que 3% du marché.
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