Retrait américain de l'accord de Paris sur le climat : Pittsburgh, ex-ville de l'acier, fait le pari du renouvelable "malgré Trump"
Alors que les États-Unis sortaient des accords de Paris sur le climat il y a tout juste un an, la ville de Pittsburgh, en Pennsylvanie, autrefois capitale de la sidérurgie, est devenue un modèle dans la lutte contre le réchauffement climatique.
"J’ai été élu pour représenter les citoyens de Pittsburgh et pas ceux de Paris" : il y a un an, le 1er juin 2017, c’est ainsi que Donald Trump justifiait le retrait américain de l’accord de Paris sur le climat. Pourtant, malgré le renoncement du gouvernement fédéral, de plus en plus de villes américaines restent mobilisées contre le réchauffement climatique.
"Cette ville était en train de mourir"
Ce jour-là, à Pittsburgh, le maire démocrate de la ville Bill Peduto est dans son bureau au cinquième étage de la mairie. C’est peu dire que l’allusion présidentielle à Pittsburgh l’a froissé. "Il faut comprendre l’histoire de Pittsburgh : c’est ici qu’on a découvert le charbon en Amérique, et cette ville était en train de mourir, explique l’édile. Nous avions un taux de chômage plus fort que pendant la Grande dépression. Et plusieurs facteurs nous ont permis de nous redresser : l’un d’eux était de nettoyer notre environnement, notre air, notre eau. Imaginer des industries nouvelles, basées sur le développement durable."
C’est comme si Trump avait complètement ignoré notre combat, notre histoire, pour nous relever de l’effondrement du système industriel
Bill Peduto, maire de Pittsburgà franceinfo
L’une de ces stratégies consiste donc de se lancer à corps perdus dans les nouveaux métiers liés au développement durable. Adam Rossi commercialise des vélos et des voitures électriques. Et, depuis une dizaine d’années, aussi des panneaux solaires un peu partout dans la région
"Tout cela est à portée de main, assure Adam Rossi. Vous pouvez même commander des panneaux solaires sur Amazon livrés directement chez vous : il y a vraiment beaucoup d’opportunités et du travail !"
Il se souvient notamment d'une manifestation, il y a quelques années, lors de laquelle quelque 8 000 mineurs réclamaient du travail dans le charbon : "Nous, nous étions là avec nos panneaux solaires, et on leur disait que cela pouvait être leur nouveau métier."
Aujourd’hui, environ 13 000 personnes à Pittsburg travaillent dans le secteur des énergies renouvelables. L’air est moins pollué qu’il y a 30 ans, à l’époque où Pittsburgh était encore baptisée "Steel City", la ville de l’acier. "La bonne nouvelle, s’il y en a une, c’est que certains États, comme la Californie, montrent le chemin, indique Karen Clay, chercheuse sur le climat à l’université Carnegie Mellon. Les choses s’améliorent, pas grâce à Trump, mais malgré Trump."
Pittsburgh veut être une ville 100% énergie renouvelable à l’horizon 2030. Aujourd'hui, aux États-Unis, un peu plus de 400 cités américaines se disent toujours engagées par l'accord de Paris sur le climat. Elles représentent environ 70 millions d'Américains.
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