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Seine-Saint-Denis : deux personnes placées en garde à vue parmi les manifestants qui bloquaient une usine à Montreuil

Début septembre, des dizaines de riverains, dont des parents d'élèves, avaient déjà bloqué trois jours de suite une usine de traitement chimique de pièces aéronautiques située à proximité d'une école.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Deux personnes ont été placées en garde à vue mercredi 27 septembre à Montreuil (Seine-Saint-Denis) lors d'une opération de police pour déloger des manifestants qui bloquaient une usine qu'ils accusent d'être toxique.  (GOOGLE MAPS)

Deux personnes ont été placées en garde à vue au cours de cette opération, mercredi 27 septembre, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Militant pour la fermeture "immédiate et définitive" de la Snem, une usine de traitement chimique de pièces aéronautiques située au cœur d'un quartier résidentiel où se trouve notamment une école, une centaine de riverains ont bloqué l'entrée du bâtiment. Ils ont ensuite été délogés par les CRS, comme le montre une vidéo mise en ligne sur le site du Monde.fr (article pour abonnés).

"Plusieurs parents et riverains ont été blessés", dont l'un, souffrant d'une fracture, s'est vu prescrire dix-neuf jours d'interruption totale de travail, affirment des manifestants dans un communiqué cité par l'AFP. Un fonctionnaire de police a été légèrement blessé.

Début septembre, des dizaines de riverains avaient déjà bloqué le site trois jours de suite, avant d'être délogés par les forces de l'ordre. 

Les riverains défendent le principe de précaution

"Devant l'absence de réponses (...) nous avons décidé d'appliquer nous-mêmes le principe de précaution (constitutionnel depuis le 1er mars 2005) en empêchant le fonctionnement de la Snem", ont expliqué les manifestants dans un communiqué. "Odeurs âcres, déversements d'acides sur les trottoirs, fenêtres des ateliers grandes ouvertes..." Depuis plusieurs années, des habitants dénoncent les conditions d'exploitation de ce sous-traitant des groupes Airbus et Safran, une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) soumise à des obligations renforcées.

La mobilisation a pris une nouvelle tournure après qu'une leucémie a été diagnostiquée chez un écolier du quartier en juin. Elle n'a pas faibli bien que plusieurs séries d'analyses conduites depuis sous l'égide de la préfecture de Seine-Saint-Denis aient conclu à "l'absence de risque pour les populations avoisinantes".

Dans un communiqué publié mercredi, l'Etat avait prévenu qu'au vu de ces résultats, il "n'acceptera aucun trouble à l'ordre public ou tentative d'entrave à l'activité de cette usine ou au service public de l'éducation nationale" dans les écoles voisines.

"Toutes les analyses ne sont pas terminées, certaines sont plus inquiétantes dans leur détail que ce que dit le préfet et, par précaution, il est indispensable que l'usine suspende ses activités", a réagi Pierre Serne, conseiller régional EELV, dans un communiqué. Selon Le Monde, "des résultats d’analyses pratiquées par le laboratoire central de la préfecture de police (...) montrent que des taux anormalement élevés de chrome VI ont été retrouvés dans l’usine, alors même que son activité était limitée".

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