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Soupçons de falsifications chez Areva : le scandale s'étend à l'étranger

Selon une enquête de Greenpeace publiée ce jeudi, une quinzaine de réacteurs dans douze pays sont équipés de pièces produites par l'usine d'Areva au Creusot. Des pièces dont les documents attestant la qualité auraient été falsifiés.
Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Illustration : l'immeuble d'Areva à la Défense, en janvier 2016 © MAXPPP)

Des réacteurs espagnols, suédois; suisses, brésiliens ou encore américains... Une douzaine de sites nucléaires du monde entier auraient été équipés de pièces produites par Areva sur le site du Creusot (Saône-et-Loire) et dont les documents attestant de la qualité auraient été falsifiés, selon un rapport de Greenpeace publié ce mercredi. Areva affirme qu'il n'y a aucun danger pour nos centrales mais l'ONG ne croit pas à un simple problème administratif.

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Des craintes pour la sûreté de nombreuses installations

Ce ne sont pas des pièces anodines que l'ONG pointe dans son enquête. Des couvercles de cuve, des générateurs de vapeurs, des pressuriseurs. Toutes ces pièces sont en contact direct avec les éléments les plus radioactifs, les plus chauds d'une centrale. Dans le cas présent, au lieu d'être souple ces pièces seraient plus cassantes, ce qui n'est pas souhaitable pour résister à la pression d'un réacteur.

"On parle de pièces sur lesquelles la qualité de conception et de fabrication doit être absolument irréprochable, a déclaré Yves Marignac, directeur de Wise Paris, agence indépendante sur le nucléaire et l’énergie, sur France Info.On parle de composants dont la rupture doit être absolument impossible."  

"Greenpeace a raison de parler d'un vrai doute et d'un enjeu fort pour la sûreté" Yves Marignac, Wise Paris

Les explications tardent

Plus d'un mois et demi après l'annonce des irrégularités de documents, plusieurs pays européens, comme le Royaume Uni, la Suède, ont trouvé dans leur centrale des pièces en provenance du Creusot. Ils attendent maintenant des précisions de la part d'Areva. L'entreprise a promis que ces pratiques avaient cessé et toute la transparence allait être faite avant la fin du mois de mai. Un délai est largement dépassé.

En France, l'Autorité de Sureté Nucléaire s'impatiente, mais maintenant le risque pour Areva, c'est de devoir aussi rendre des comptes aux autorités américaines.

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