UE: la culture du maïs MON810 "sans risque"
L'autorité européenne de sécurité alimentaire a jugé la culture du MON810 sans risque pour la santé et l'environnementL'autorité européenne de sécurité alimentaire a jugé la culture du MON810 sans risque pour la santé et l'environnement
L'avis de l'EFSA émis mardi doit permettre à la Commission européenne de proposer aux Etats membres le renouvellement de l'autorisation accordée en 1998 pour l'importation et la culture du MON810, interdite dans 6 pays européens.
La décision reviendra toutefois aux Etats membres, qui devront se prononcer par un vote à la majorité qualifiée.
Jusqu'à ce jour, cette majorité n'a jamais été trouvée.
"Les experts en OGM de l'EFSA ont conclu que le maïs 810 était sans risque pour la santé humaine et animale et ne constituait pas une menace pour l'environnement si des mesures appropriées étaient prises pour éviter une contamination des lépidoptères", a précisé l'avis rendu public sur son site internet par l'agence, dont le siège est à Parme, en Italie.
"Nous allons analyser l'avis, puis nous ferons une recommandation qui tiendra compte des recommandations de l'EFSA", a déclaré Barbara Helfferich, porte-parole du commissaire à l'Environnement Stavros Dimas. Elle n'a pas pu préciser quand la Commission serait en mesure de faire cette recommandation.
Le groupe Monsanto avait été informé de la teneur de l'avis de l'EFSA avant sa publication dans l'Union européenne, ce qui lui a permis d'annoncer qu'il lui était favorable, avec pour conséquence des gains à la bourse de New York.
Il va falloir désormais convaincre l'Allemagne, la France, la Grèce, l'Autriche, la Hongrie et le Luxembourg, qui ont suspendu la culture de cette variété de maïs conçue pour résister à un papillon nuisible, la pyrale, en raison des incertitudes entourant leurs éventuelles conséquences pour la santé et l'environnement à cause de la dissémination.
Greenpeace a prédit mardi "un nouvel affrontement entre la Commission et les Etats membres" et a recommandé de "refuser l'autorisation des semences génétiquement modifiées tant que le processus d'évaluation des risques ne sera pas amélioré". L'organisation écologiste a dénoncé "la confiance aveugle" de la Commission dans les expertises de l'EFSA, "qui a publiquement dit être incapable de prévoir sur le long terme les conséquences des cultures génétiquement modifiée", a rappelé dans un communiqué l'un de ses responsables, Marco Contiero.
Onze pays de l'Union européenne - Autriche, Bulgarie, Chypre, Grèce, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Pays-Bas et Slovénie - ont réclamé la possibilité d'interdire la culture de semences génétiquement modifiées sur leur territoire.
Cette demande a été discutée lors de la dernière réunion des ministres de l'Environnement de l'UE, le 25 avril à Luxembourg, et a été soutenue par la plupart des autres pays, à l'exception de l'Espagne, où sont cultivées les plus importantes surface plantées avec du MON 810. La France n'a pas signé cette demande, mais elle la soutient "si elle consiste à refuser la culture", a précisé la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno.
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