Une carte pour tout comprendre au risque carbone
- Les cigarettes apparaissent encore sur les plateaux de télévision et le monde fume. Les 30 glorieuses tournent à plein régime. La civilisation du carbone connaît son heure de gloire. C'est un monde américain. Seul pays en rouge, les Etats-Unis émettent alors plus de 37% du CO2 dégagé sur la planète. Une réalité qui se lit sur la carte que France Info publie ce lundi pour mieux saisir les enjeux du réchauffement climatique, ceux qui vont traverser le sommet de Paris, la Cop 21, du 30 novembre au 11 décembre. Elle a été réalisée sous la conduite de Gary Dagorn, journaliste à Novethic.fr ** , média spécialisé dans le développement durable.
Un monde plus accro au carbone
Un clic de souris et nous sommes 41 ans plus tard. En 2012. Les Etats-Unis sont toujours là, mais ils ont perdu de leur couleur. A l'autre extrémité de la carte, un autre pays est apparu : la Chine (24,3% des émissions, contre 14,9 pour les USA). Quatre décénies de développement industriel et de changements d'équilibres géopolitiques et économiques se dessinent sur la frise chronologique. Malgré la prise de conscience, malgré les sommets de la Terre qui se succèdent, notre monde est plus "carboné" aujourd'hui que dans les années 60 et 70.
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(Cette carte sera remise à jour automatiquement en fonction des nouvelles contributions rendues par les pays participant au sommet de Paris) .
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Face au constat, que faire ? Il est indispensable d'éviter d'exploiter l'intégralité des ressources qui se trouvent dans le sol, disent les spécialistes de l'environnement. Là encore, la carte permet de mesurer le chemin qui reste à parcourir et les efforts que devraient faire certaines régions laissent appercevoir la difficulté de la tâche. Ainsi, pour se maintenir dans les clous d'un réchauffement global de deux degrés, il faudrait que le Moyen-Orient, principal producteur mondial de pétrole (20%), laisse sous terre... 38% de son pétrole. Un objectif que jamais l'OPEP n'a eu l'intention d'afficher.
Carte, mode d'emploi
Le premier onglet offre un tableau du constat : qui émet quelle quantité de gaz carbonique ? Il remonte jusqu'aux années 70 pour prendre la mesure de l'évolution. Le second mesure les efforts que chacun doit faire pour rester dans l'objectif deux degrés, à travers la quantité de ressources fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) qui doivent impérativement rester dans le sol, c'est à dire ne pas être exploité. Le troisième onglet s'intéresse aux contributions proposées par chaque pays dans le cadre de la Cop 21, sachant que tous les participants n'ont pas rendu leur copie.
La méthode
La méthode utilisée pour prendre la mesure de la valeur de ces contributions se base sur une comparaison entre les émissions de CO2 projetées entre 1990 et 2030 d'une part, et la trajectoire nécessaire que chacun doit tenir pour rester sous les deux degrés de réchauffement. Ce parti-pris explique la différence d'appréciation de certaines contributions, très bien accueillies publiquement, comme celles du Maroc ou de l'Ethiopie, et qui sont présentées comme insuffisantes sur la carte.
Le secteur privé à la hauteur ?
Les quatrièmes et cinquièmes onglets lèvent le voile sur l'autre grand acteur du changement climatique : le secteur privé. Ils listent les investisseurs qui ont pris en compte le paramètre climatique dans leurs stratégies et les entreprises qui l'ont également intégré.
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** Filiale de la Caisse des dépôts, Novethic.fr s'intéresse à la transition énergétique vue à travers l'économie et la finance. Cette compilation de données, commencée en mars dernier, est une des plus complètes jamais réalisées pour expliquer les enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique.
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