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Vins de Bordeaux : les viticulteurs face au tabou des pesticides

La Cité du vin de Bordeaux est inaugurée ce mardi. Derrière cette vitrine du prestigieux vignoble, des associations dénoncent le recours aux produits chimiques et les riverains s'organisent. A tel point que la profession, via le CIVB, lève un tabou et évoque la fin de l'usage des pesticides.
Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Vendanges à Pessac-Léognan. © Patrick Durand/Getty Images)

François Hollande inaugure ce mardi la Cité du vin à Bordeaux. Un bâtiment en forme de cep de vigne avec l'une des plus grandes caves au monde : 14 000 bouteilles. Un temple dédié au vin à travers les âges et qui espère accueillir 450 000 visiteurs par an. Des militants profitent de l'occasion pour alerter le monde viticole sur les dangers des pesticides.

Aujourd'hui, la profession est poussée à évoluer sur cette question par la pression des riverains des domaines viticoles. Quand Elise Meunier a découvert il y a trois ans que les cheveux de sa petite fille contenaient des résidus de pesticides, y compris de produits interdits, elle a rejoint un collectif de parents d'élèves à Léognan. Depuis elle a poussé le château jouxtant le terrain de sport de l'école à changer ses pratiques. "Ils ont défriché un rang de vigne, le plus proche du terrain de sport. Et ils ont passé le rang qui suit en biodynamie. On demandait simplement à ce que les traitements se fassent en dehors du temps scolaire. Cela a pu se faire, malheureusement quand des enfants à Villeneuve-de-Blaye ont été intoxiqués."

Une sortie des pesticides "du domaine du possible"

Depuis cette intoxication d'élèves après des épandages à Villeneuve-de-Blaye il y a deux ans, des restrictions ont été mises en place et les chartes de bonne pratique des châteaux se sont multipliées à tel point que même Bernard Farges le président du centre interprofessionel des vins de Bordeaux (CIVB), interrogé par France Bleu gironde, reconnait qu'il faut sortir des pesticides. "Nous avons pour objectif, comme les associations, la diminution forte, voire la sortie des pesticides. Nous sommes sur des pas de temps de une à deux décennies, pour autant c'est une chose qui est aujourd'hui du domaine du possible."

 Un tabou est levé même s'il n'est pas question de dire que les pesticides posent problème pour les viticulteurs. Pour beaucoup de riverains, il n'est pas question non plus d'attendre 20 ans encore avant de changer la donne.   

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