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Espagne : le conducteur avait été appelé par le contrôleur

Les boîtes noires ont commencé à parler : elles révèlent donc qu'au moment de l'accident, Francisco Jose Garzon parlait au téléphone avec le contrôleur du train, qui l'avait appelé pour lui donner des indications sur le parcours à suivre. Voilà qui renverse quelque peu la perspective...
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Une vitesse excessive, un virage pris trop vite, à 153 km/h au lieu de 80 : on connaît maintenant, assez précisément, les circonstances de la catastrophe ferroviaire qui a fait 79 morts à Saint-Jacques de Compostelle la semaine dernière.

Mais ce que l'on s'explique moins, c'est le comportement du conducteur. Un homme expérimenté, a-t-on dit, qui aimait la vitesse - son profil Facebook montrait, avant qu'il ne soit désactivé, une photo du compteur de vitesse de son train à 200 km/h. Un inconscient ?

Pas si sûr... La polémique s'est brutalement calmée en Espagne, lorsqu'on a pu avoir accès aux enregistrements des boîtes noires. On entend donc le conducteur avoir une conversation téléphonique professionnelle - pas question d'appeler des amis quand on conduit un train à grande vitesse - un appel reçu - et non émis - sur son téléphone professionnel. 

Un moment de "distraction" provoqué par un contrôleur ?

Le conducteur est en ligne avec un membre du personnel de la Renfe, le contrôleur à bord du train, a révélé mercredi le tribunal. Celui-ci lui donne des indications sur le chemin à suivre en arrivant à El Ferrol, sa destination finale après Saint-Jacques de Compostelle.
Pendant la conversation, on entend des bruits de papier froissé - manifestement, le conducteur est en train de consulter un plan...

Bref, si le conducteur a été à un moment "distrait" comme il l'a confessé, on semble désormais très loin de la thèse de l'inconscience. Et si ce coup de fil avait retardé d'autant le moment où il fallait commencer à freiner ?

Lors de son audition devant le juge, mardi, il a redit ne pas comprendre ce qui s'était passé. "Avant que le train ne se renverse, j'avais tout activé et je vois que non, que non, que ça ne passe pas" .

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