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"Quand je traverse les Ramblas, je suis encore très nerveuse " : le traumatisme des témoins de l'attentat de Barcelone

Une semaine après l'attaque terroriste à Barcelone, les témoins de l'attentat sont encore sous le choc. franceinfo est allé à leur rencontre.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des bougies, des messages, des peluches déposés sur les Ramblas à Barcelone, après l'attaque revendiquée par le groupe État Islamique (XAVIER BONILLA / NURPHOTO)

La Catalogne se prépare à une grande marche contre le terrorisme, samedi 26 août à Barcelone. Un rassemblement en hommage aux 15 morts et à la centaine de blessés dans les attentats de Barcelone et Cambrils, revendiqués par le groupe État Islamique.

Sur les Ramblas, les habitants, les touristes et les commerçants tentent de reprendre une vie normale. Pas facile pour ceux qui ont tout vu de l'attaque sur la plus célèbre avenue barcelonaise. José est fleuriste depuis 23 ans. "Il y a beaucoup de tristesse. La fourgonnette, je l'ai vu arriver et j'ai tout de suite compris ce qui se passait. Les gens hurlaient, c'était la panique, l'horreur", témoigne le commerçant.

Quelques jours après, je me suis effondré. J'ai beaucoup pleuré. Mardi a été un jour de larmes.

José, fleuriste sur les Ramblas de Barcelone

à franceinfo

Pas question pour lui de quitter sa boutique sur les Ramblas. Un peu plus loin sur l'avenue, Maria vend des excursions et renseigne les touristes. Les sirènes de police la font sursauter. Une aide psychologique serait la bienvenue. "La mairie offre un service gratuit L'année dernière, j'ai déjà eu quelques problèmes. Alors là, ça fait beaucoup", souffle cette barcelonaise.

Les policiers patrouillent régulièrement dans la zone. Une présence rassurante pour Laurent Chabbal. "Ils bloquent l'entrée de l'avenue, c'est une bonne chose", confie ce français de 37 ans qui vit à Barcelone. Mais le traumatisme n'est pas loin. "Pour la première fois, j'ai compris le besoin que peuvent avoir certaines personnes à sortir dans la rue avec une arme. Blesser l'agresseur, voire le neutraliser, on se sent un peu plus fort."

Le recueillement sur les Ramblas de Barcelone. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Continuer de vivre avec la peur

Sur les Ramblas, la vie reprend avec les notes de musique qui sortent des commerces. Les boutiques pour touristes ont ressorti les stands de cartes postales et de portes-clés. Mais le souvenir du carnage de la voiture folle reste bien présent dans l'esprit de Jessica, vendeuse d'une boutique de souvenirs sur les Ramblas. "Je suis encore très nerveuse, à fleur de peau. On nous dit qu'il faut continuer à vivre, mais pour les gens qui travaillent ici, c'est très difficile", dit-elle la voix tremblante, les yeux embués.

Jessica, vendeuse dans une boutique de souvenirs à Barcelone (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

J'ai encore l'image en tête de ce petit garçon australien qui était juste là et qui est mort renversé par la voiture. Tout ça, tu ne peux pas le surmonter, tu vis avec la peur"

Jessica, vendeuse dans une boutique de souvenirs sur les Ramblas

à franceinfo

Jessica participera donc à la grande manifestation samedi 26 août à Barcelone, "pour lutter contre ma peur", dit-elle. Peut-être aussi pour ne plus détourner le regard de cette avenue endeuillée avec ses bougies, ses fleurs, ses chants.

Le traumatisme des témoins de l'attentat de Barcelone. Reportage de Benjamin Illy.

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