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Elections en Espagne : vers la fin du bipartisme

Le paysage politique espagnol va sans doute être bouleversé dimanche 20 décembre au soir, à l’issue des élections législatives. Pour la première fois, le pays va probablement mettre un terme au bipartisme, et verra entrer deux nouveaux partis à l'Assemblée.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pablo Iglesias, le leader de la formation Podemos, lors d'un meeting à Valladolid, le 16 décembre 2015. (AFP)

Certes, le Parti Populaire (PP) du Premier ministre Mariano Rajoy est donné vainqueur. Mais selon les sondages, il n’obtiendra pas la majorité absolue et devra donc trouver une coalition, et ce n’est pas une mince affaire.
 
Car ces élections générales sont marquées par l’arrivée de deux «petits nouveaux», Podemos et Ciudadanos, qui concourent pour la première fois dans le grand bain législatif.
Podemos, le mouvement de gauche, remonte dans les sondages et fait désormais presque jeu égal avec son jumeau de centre droit Ciudadanos. Les deux mouvements veulent, chacun de son côté, moderniser la politique. Le dernier sondage en date les crédite d’au mieux 69 sièges pour Ciudadanos et 60 pour Podemos (19,6 contre 18,4 en voix).

Ciudadanos en arbitre 
Podemos fait figure de chouchou des médias, et beaucoup lui prédisent le pouvoir bientôt. En revanche, on a moins parlé du mouvement d’Albert Rivera qui talonne pourtant les socialistes dans les sondages. Ciudadanos est né pour défendre une Catalogne rattachée à l’Espagne. Le mouvement a fait du chemin, et est devenu un poids lourd de la politique nationale espagnole. Il est classé, selon les observateurs, au centre gauche ou droit !
 
Un classement qui varie en fonction des points du programme. Plutôt centre gauche dans les investissements majeurs dans l’éducation et la recherche. A droite toute quand il s’oppose au mariage homosexuel.

Selon le dernier sondage en date (14/12/2015), aucun parti n'a la majorité et Ciudadanos stagne. (Capture d'écran du site d'El Mundo)
 
Mais globalement, on voit bien Ciudadanos faire un bout de chemin avec le PP, même si Albert Rivera jure qu’il ne sera ni à gauche, ni à droite. Les derniers sondages le font apparaître comme incontournable pour un gouvernement de coalition, et la prise de position du chef de Ciudadanos est un bon moyen de faire monter les enchères.
 
La gauche désunie
81+60=141. Or, la majorité absolue au Cortès est de 176. Si les résultats sont conformes aux sondages, le PSOE même allié à Podemos, ne pourra pas gouverner. Certains observateurs disent qu'il faudrait déjà qu'ils en aient envie! Pourtant, les électeurs sont à 27% favorables à cette coalition.
 
Plus surprenant, les électeurs socialistes. Ils sont à peine plus nombreux à souhaiter une coalition avec Podemos qu’avec les centristes.
Reste l’hypothèse d’une coalition tripartite. C’est la seule qui empêcherait le PP de Mariano Rajoy de gouverner au soir du 20 décembre 2015.

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