En Espagne, "la violence institutionnelle et individuelle contre les femmes" dénoncée lors de manifestations
Un verdict a déclenché une vague de protestations en Espagne, jeudi, lorsqu'un tribunal a préféré la notion d'abus sexuels, à celle du viol, pour une jeune fille agressée par cinq hommes.
"Ce ne sont pas des abus, c’est un viol." Ce slogan était l'un des plus repris jeudi 26 avril par la foule qui s'est rassemblée en soirée à Madrid, devant le ministère de la Justice et dans plusieurs autres villes d'Espagne. Les manifestants ont apporté leur soutien à une jeune fille qui n'a pas été reconnue victime d'un viol par la justice.
Un verdict vécu comme une "injustice"
Les participants au rassemblement spontané de Madrid ont d’abord exprimé leur indignation contre le verdict. Les juges ont écarté la notion de "viol" lors de l'agression d'une jeune de fille de 18 ans à Pampelune en juillet 2016, pour retenir celle d'"abus sexuels".
Le Parquet réclamait 22 ans de prison pour viol. La défense demandait l’acquittement en se basant sur l’absence d’un refus explicite. Les juges empruntent une voie entre les deux.
— Mathieu de Taillac (@mdetaillac) 26 avril 2018
Les cinq hommes impliqués ont écopé de 9 ans de prison. Une injustice, selon Pepa, 62 ans, venue dénoncer dans la rue la décision du tribunal.
Ce sont des abus et c’est aussi un viol, et en plus, c’est un viol collectif.
Pepa, Madrilèneà franceinfo
"Ce n’est pas un cas isolé, cela s’appelle le patriarcat." Les slogans dépassent l’affaire de Pampelune, de même que les motifs qui ont rassemblé les manifestants. Irene, 35 ans, explique qu'elle est aussi présente pour "souligner toute la violence institutionnelle et individuelle contre les femmes".
Ces manifestations ont été alimentées par le réveil féministe, notamment observé lors de la grève des femmes, en Espagne, le 8 mars dernier. Une mobilisation inédite dans le pays qui compte désormais affirmer sa force chaque fois qu’il le faudra.
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