"Et si on les avait prévenus ?" : après les inondations en Espagne, des habitants sinistrés s'interrogent sur le retard des autorités face aux alertes météo
"Quand je regarde cette vidéo, je me rends compte que j'aurais pu mourir. À ce moment-là, l'eau était si proche de ma fenêtre", décrit Alberto, totalement chamboulé. Les bottes à moitié enfoncées dans la boue, cet habitant de Chiva, une des localités les plus touchées par les inondations en Espagne, montre sur son portable une vidéo prise mardi dernier, la nuit tombée.
Alberto est en vie grâce à un policier qui a brisé la vitre de son véhicule : il rentrait du travail quand il a été pris au piège par la montée subite des eaux. Comme lui, c'est aujourd'hui toute une population qui découvre encore et toujours, jour après jour, l'ampleur des dégâts. Le bilan, encore provisoire, s'élève à 217 morts six jours après les pluies torrentielles qui ont frappé l'Espagne et notamment la région de Valence.
"Les professeurs n'ont reçu aucune instruction"
Des morts sans doute évitables disent certains habitants, car Aemet, l’équivalent de Météo France en Espagne, avait alerté sur le risque d’un phénomène météo violent. La colère monte dans certaines communes touchées, comme à Massanassa. Près d'une zone commerciale, les voitures ont été emportées violemment. "Des personnes ont travaillé dans les zones industrielles sans pouvoir partir... Et si on les avait prévenues ?", s'interroge Stefania, ajoute-t-elle.
"Bien sûr qu'il y aurait eu des morts, mais pas autant."
Stefaniahabitante de Massanassa à franceinfo
C'est d'ailleurs le discours des syndicalistes comme Imma Coret, membre du secrétariat intersyndical valencien : "Dans les écoles, les collèges, les lycées, les professeurs n'ont reçu aucune instruction, malgré l'alerte rouge émise dès 7h du matin mardi. Dans le secteur privé, c'est encore pire", explique-t-elle.
Les syndicalistes ont lancé des procédures contre, par exemple, des entreprises qui n'ont pas laissé leurs salariés quitter leur lieu de travail tout en connaissant les prévisions météorologiques. L'intersyndicale prévoit une manifestation samedi 9 novembre à 18h pour dénoncer cette gestion et demander la démission des autorités locales.
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