: Reportage Inondations en Espagne : en apportant leur aide, les bénévoles affrontent également des risques sanitaires
Après les inondations catastrophiques en Espagne, les autorités s’inquiètent des risques sanitaires. Les coulées de boue qui ont tué au moins 213 personnes pourraient provoquer des maladies. À Chiva, l’une des localités les plus touchées, le risque est palpable pour les habitants et ceux venus les aider.
Samedi 2 novembre, vers midi, la commune est passée tout près d'un nouveau drame, 16 bénévoles ont été secourus dans un garage près d'une machine pour retirer l'eau et deux d'entre eux sont dans un état grave. "Tout ça à cause du manque de ventilation dans le garage. Ils se sont asphyxiés avec la machine, raconte l'adjoint au maire. Bien sûr ils sont pleins de bonne volonté pour aider, mais parfois cette aide qu'ils veulent apporter a des conséquences parce qu'ils ne sont pas des professionnels."
Masques, gants et lavage de mains recommandé
C'est bien le problème juge Gador, une habitante, balai à la main. D'après elle, les professionnels manquent : "Il y a un gros manque d'information. Au final, le peuple s'est débrouillé tout seul." Gador revient de la zone industrielle dévastée et redescend dans le centre-ville presque nettoyé. Une fine couche de boue recouvre encore des pavés. Elle croise ces milliers de bénévoles avec leurs pelles et leurs râteaux.
"Le travail le plus important, c'est nous qui l'avons fait."
Gador, une bénévoleà franceinfo
Les autorités demandent aux bénévoles de porter des masques, des gants et de se laver les mains régulièrement. "On essaye, mais c'est compliqué de le faire tout le temps. Tu fais mille choses à la fois, à aider d'un côté puis de l'autre, donc tu ne peux pas, témoigne Alberto, l'air agité et un peu las. Nous souffrons du second round de la pluie maintenant, et des intoxications liées à l'eau possibles si on ne se lave pas les mains, que l'on touche n'importe quoi et qu'on les porte à la bouche".
Pris au piège de sa voiture, Alberto a frôlé la mort mardi. Désormais, son angoisse porte sur le manque d'eau potable. Les distributions de bouteilles se poursuivent à la mairie, "mais pour combien de temps ?", se demande-t-il.
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