Inondations meurtrières en Espagne : "L'espoir est de retrouver des personnes disparues pour faire le deuil", témoigne le chef d'une ONG de pompiers français

"Il y a sûrement encore des corps qui sont coincés dans des branchages, qui sont coincés sous l'eau, ou qui sont dans la boue. Tout est possible, tout est envisageable", ajoute Thierry Velu, jeudi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
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Une habitante marche dans une rue inondée, le 3 novembre 2024 à Valence (Espagne). (AXEL MIRANDA / MAXPPP)

"C'est très compliqué dans une inondation, explique Thierry Velu. Soit on retrouve rapidement des personnes vivantes, soit on retrouve quelques miraculés", témoigne jeudi 7 novembre sur franceinfo ce sapeur-pompier, président du Groupe secours catastrophe français (GSCF), huit jours après les inondations meurtrières qui ont touché Valence et sa région, en Espagne. Le bilan provisoire fait état jeudi de 219 morts et 93 disparus.

"L'espoir est de retrouver des personnes disparues pour faire le deuil", explique Thierry Velu. Dans le cas de l'inondation du mercredi 30 octobre, il y a eu "une vague assez importante qui a déplacé des centaines de véhicules". "Si malheureusement les personnes ont été emportées, elles sont mortes noyées", déplore le pompier.

"Depuis quelques jours, des demandes d'ADN ont été demandées par les autorités espagnoles", rapporte le président du GSCF. Auprès des sinistrés, son équipe essaie "d'être vraiment proche" d'eux, tout en restant "forte pour ne pas craquer". 

Thierry Velu explique que, plusieurs mois après des inondations, "suivant l'endroit où le corps a été porté, on peut retrouver des corps très longtemps après. C'est possible avec le tatouage, avec l'ADN". Il précise que "la mer étant à proximité, il y a de grandes chances que des corps ont été emmenés en mer. Il y a sûrement encore des corps qui sont coincés dans des branchages, qui sont coincés sous l'eau, ou qui sont dans la boue. Tout est possible, tout est envisageable". 

Une colère dirigée contre les politiques

Depuis l'arrivée du GSCF sur place, les sapeurs-pompiers ont été "uniquement sur un apport matériel qui a été très utile", étant donné que le groupe "n'avait pas d'accord pour aider les secours" sur place, faute "d'accord international". "Il manquait des groupes électrogènes, des balais, des bottes, des masques", détaille Thierry Velu. Il évoque également les "soutiens moraux" apportés aux sinistrés, "parce que les personnes commencent à s'apercevoir de l'ampleur de la catastrophe". "Plus on est autour d'eux, mieux c'est. On remarque que ça les a aidés moralement. Et ça, c'est important." 

Thierry Velu estime par ailleurs que la colère que les habitants de Valence ont exprimée auprès des autorités "vient plus sur les politiques et non sur le roi. Et c'est quelque chose de totalement humain". Mais les pompiers du Groupe secours catastrophe français n'ont "pas trop ressenti" cette colère. Selon lui, "au fil du temps, les personnes vont s'apaiser, même si peut-être il y aura des enquêtes qui devront être faites sur les secours".

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