Vidéo Inondations en Espagne : un flot ininterrompu de bénévoles défile sur un pont à Valence pour aller aider les sinistrés

Les images sont saisissantes. À Valence, des centaines d'Espagnols, bottes aux pieds, défilent sur un pont en direction des zones sinistrées pour rejoindre les communes périphériques ravagées par la boue et proposer leur aide.
Article rédigé par Willy Moreau - Benjamin Troncin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des centaines de personnes défilent sur un pont à Valence en direction des sinistrés pour leur proposer leur aide. (MANAURE QUINTERO / AFP)

C'est l'une des images fortes après cette catastrophe en Espagne. À Valence, la passerelle Jorge Melia Lafarga, qui enjambe le fleuve Turia et l'autoroute annexe, voit défiler des centaines de personnes en ce moment pour aller aider les sinistrés.

Balais, pelles et huile de coude

Alors que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé samedi 2 novembre l'envoi de 5 000 militaires et de 5 000 policiers et gendarmes supplémentaires pour venir en aide aux habitants du sud-est du pays, ravagé par les inondations, les citoyens ont pris des devants. Ce flot humain marche dans la même direction, vers les zones sinistrées, bottes aux pieds, comme José, 21 ans.

"On a apporté des balais et des pelles, on a apporté un peu d'eau, tout ce qui est utile pour retirer de la boue et nos mains si on en a besoin." 

José

à franceinfo

José a décidé avec ses amis de marcher jusqu'aux zones les moins accessibles et d'aller dans n'importe quel village où on aura besoin d'eux. Malgré l'annonce d'une aide supplémentaire du gouvernement, la colère monte chez ces habitants qui ont le sentiment de pallier une aide officielle qui tarde à arriver. Ce pont, rempli de bénévoles en est le symbole. "C'est évident", dit une femme, "on arrive là où l'Etat n'y est pas. Là-bas il y a du travail pour des milliers de personnes pendant des mois. Sur une seule maison, il peut y avoir du travail pour vingt personnes, il y a tellement à faire."

Des centaines de personnes empruntent une passerelle pour apporter leur aide aux sinistrés. (WILLY MOREAU - FRANCEINFO - RADIO FRANCE)

Pallier l'absence de l'Etat

Dans des sacs plastiques, elle traîne des bouteilles d'ammoniaque pour tout désinfecter. Les autorités craignent un risque épidémique et encouragent ces volontaires à porter des gants et des masques.

Au milieu de ce flot ininterrompu un couple émerge à rebours, les vêtements couverts de boue. Ils habitent à Alfafar, à 45 minutes à pieds, l'une des villes les plus touchées. Les deux semblent épuisés et viennent chercher de la nourriture à Valence. "Ça fait très chaud au cœur", réagit la femme très émue en voyant tout ce monde. "On a eu beaucoup plus d'aide des gens que de l'Etat", critique-t-elle.

"Jusqu'à maintenant l'Etat n'a pas commencé à s'activer, les gens viennent avec des sandwichs, de l'eau et des pelles pous nous aider".

Une sinistrée d'Alfafar

à franceinfo

Un réconfort après l'horreur. L'homme raconte que dans une avenue d'Alfafar une quarantaine de corps ont été retrouvés. Après avoir retiré la boue il faudra très certainement aussi une aide psychologique pour cette population traumatisée.

Inondations en Espagne : à Valence, le "pont des sinistrés" - Reportage de Willy Moreau et Benjamin Troncin

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