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Les élections en Catalogne: un moment difficile pour Podemos

Podemos, le parti de la gauche alternative, déjà mis en difficulté par l’échec de Tsipras en Grèce face à l’Europe, a eu du mal à émerger lors des régionales catalanes centrées autour du thème de l’indépendance. Ce sujet n’est pas au cœur des préoccupations du parti de Pablo Iglesias qui a jugé les résultats de celui-ci «très décevants».
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, pendant la campagne des élections en Catalogne (25 septembre 2015). (CESAR MANSO / AFP)

«Je ne comprends pas la joie, les rires, et les célébrations de certains (...) après des résultats qui laissent la Catalogne, et l'Espagne, dans une  situation très difficile, une voie sans issue», a analysé le chef du parti de gauche radicale Podemos, Pablo Iglesias, à l’issue du scrutin catalan qui a vu, le dimanche 27 septembre 2015, la victoire d’une majorité absolue pro-indépendance (en sièges mais pas en voix).

Le scrutin n'était pas facile pour le mouvement incarné par Pablo Iglesias qui militait pour «une Catalogne pour tous». Les thèmes sociaux n'étaient en effet pas dominants dans la campagne de ces législatives catalanes qui ont vu l'alliance de la gauche et de la droite nationalistes autour de l'unique thème de l'indépendance.
 
Podemos, qui était représenté dans la coalition «Catalogne, oui, c'est possible» (Catalunya Si que es Pot), aux côtés de formations écologistes et communistes, ne souhaitait pas entrer dans le débat sur l'indépendance, se disant essentiellement favorable à un référendum ultérieur sur la question.  

«L'indépendance, ça ne me dit rien. Je suis un travailleur et ce que je veux, c'est que mes enfants et mes petits-enfants vivent mieux que moi: ça m'est égal que le pays s'appelle Espagne ou Catalogne», disait un habitant de la Catalogne avant le scrutin, résumant la position de Podemos.

Pablo Iglesias a déploré le «très décevant» résultat de la coalition «Catalogne oui c'est possible», dont sa formation fait partie. Celle-ci n’est arrivée que quatrième, créditée de 8,9% des voix et de 11 sièges. Une partie du discours anti-capitaliste de Podemos a été portée par la CUP (un parti d'extrême gauche favorable à l'indépendance). 

Podémos au centre du jeu politique catalan
La coalition de Podemos, très marquée à gauche, s'est ainsi retrouvée au centre du jeu politique catalan, entre indépendantistes et anti-indépendantistes. Une position peu courante pour ce parti protestataire. «Nous sommes ravis d'être restés les seuls sur le terrain de la responsabilité de l'Etat», a même indiqué Iglesias, alors que la majorité qui a emporté le pouvoir se déchire.

Pourtant, difficile de tirer des plans à partir de ce résultat, alors que lors des municipales de mai 2015 Podemos et ses alliés avaient, notamment, pris la ville de Barcelone aux nationalistes d'Artur Mas. 

Même si le résultat de Podemos est jugé décevant par son principal responsable, il n'est pas sûr qu'il éclaire sur le résultat des prochaines législatives espagnoles, prévues en décembre.

Là, les thématiques traditionnelles reprendront le pas sur les discours nationalistes. Un domaine sur lequel Podemos se sent plus à l'aise, même si le courant porteur né de la victoire de Syriza en janvier 2015 ne semble plus aussi fort, après l'échec de l'expérience Tsipras en Grèce. De plus, lors des élections catalanes, les grands partis nationaux, comme le PP ou le Parti socialiste, ont affiché des résultats décevants.

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