Madrid : quatre femmes en grève de la faim depuis un mois contre "les violences machistes"
À Madrid, un groupe de femmes mène une action spectaculaire depuis le 9 février pour demander un plan de l'Etat contre les violences faites aux femmes.
Le 9 février dernier, huit femmes ont décidé d'entamer une grève de la faim à Madrid, sur la célèbre Puerta del Sol. Elles réclament un plan de l'Etat pour protéger les victimes de la violence machiste. En cette journée internationale de la femme du 8 mars, elles ne sont plus que quatre. Les autres sont tombées malades. Le groupe espère que la classe politique va se mobiliser, alors que depuis janvier en Espagne, près d'une vingtaine de femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon.
Le vécu de la violence a formé le groupe
Depuis près d'un mois, un groupe de femmes activistes s'est installé sous une bâche, sur la célèbre place de Madrid, pour dire non à la violence machiste. Elles ont enduré quatre semaines de grève de la faim, de froid et de maladies. Martina, qui a vu partir la moitié du groupe à cause des conditions hivernales insupportables fait partie des irréductibles. Malgré un début de pneumonie, elle ne veut pas quitter le campement. "Nous avons toutes souffert de la violence machiste", déclare-t-elle. "Personnellement, je l'ai subie de façon indirecte", témoigne Martina, en évoquant la mort tragique de sa sœur. "Elle a été tuée après qu'elle a décidé de demander de l'aide. Quatre heures plus tard, elle était assassinée", ajoute-t-elle.
Les prémices d'une écoute et d'une avancée
La détermination de ces femmes est utile, selon Martina. "Grâce à notre action, nous avons fait bouger les consciences", constate-t-elle, en évoquant "une participation citoyenne impressionnante". La militante estime que les jeunes sont ceux qui soutiennent le plus l'action. A présent, elle en appelle à l'implication des partis politiques, "pour un avenir meilleur et parce que personne n'est à l'abri". Le combat de cette poignée de femmes a bien remué les consciences. Au fil des jours, plusieurs collectifs féministes sont venus leur prêter main forte. Douze personnes supplémentaires ont décidé de seconder leur grève de la faim. Et la classe politique semble avoir réagi. Après des semaines d'immobilisme, le gouvernement conservateur et plusieurs partis de l'opposition se disent prêts à écouter la demande de ces femmes.
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