L'Américaine Madeleine Albright assure que la France l'espionnait à l'ONU
L'ancienne secrétaire d'Etat sous Bill Clinton assure avoir été espionnée par les Français lorsqu'elle était en poste à l'ONU, avant 1997.
Des Français guidés par la vertu face à des Américains qui espionnent sans vergogne leurs alliés ? Le tableau est peut-être plus complexe. L'ex-secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright a affirmé, jeudi 24 octobre, que la France l'avait espionnée quand elle représentait les Etats-Unis à l'ONU.
"Ce n'est une surprise pour personne, les pays s'espionnent les uns les autres", a déclaré Madeleine Albright devant le Center for American Progress, un centre de réflexion de la capitale américaine. Ambassadrice à l'ONU de 1993 à 1997 avant que Bill Clinton ne la nomme à la tête du département d'Etat, la diplomate a assuré en avoir eu la confirmation à ses dépens lorsqu'elle travaillait aux Nations unies.
"La politique étrangère, c'est du commérage"
"Je me rappelle très bien que quand j'étais aux Nations unies, l'ambassadeur français est venue me voir en me demandant 'Pourquoi avez-vous dit cela à telle personne, à propos de la raison pour laquelle vous voulez des femmes dans le gouvernement ?'", a-t-elle raconté. "Je lui ai répondu : 'Excusez-moi ?' Ils avaient intercepté une de mes conversations", a-t-elle poursuivi, sans donner plus de précision sur la date ou le sujet de la conversation en question.
"Une grande partie de la politique étrangère, c'est du commérage, et récupérer ce que quelqu'un dit de quelqu'un d'autre est utile à long terme pour essayer de déterminer comment agir face à tel ou tel pays", selon Madeleine Albright.
L'action de Snowden "très dommageable pour les Etats-Unis"
De quoi relativiser les cris d'orfraie de nombreux pays, dont la France, l'Allemagne et le Brésil, qui ont vivement réagi aux soupçons d'espionnage contenus dans les révélations de l'ex-consultant de l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA) Edward Snowden.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a ainsi demandé des explications au président américain, Barack Obama, sur les révélations selon lesquelles son téléphone portable "pourrait être surveillé par les services américains". François Hollande a lui aussi protesté après des informations sur la surveillance de communications téléphoniques en France.
Madeleine Albright a en outre jugé que les fuites orchestrées par Edward Snowden avaient été "très dommageables" pour les Etats-Unis.
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