Etats-Unis : à quoi ressemble vraiment le "shutdown" ?
L'Etat américain est paralysé
depuis deux jours. Depuis que le Congrès a rejeté le budget proposé par
l'administration Obama. Conséquence : 800.000 fonctionnaires sur plus de deux
millions ont été mis en congé sans solde. Barack Obama a annulé une visite en
Malaisie et aux Philippines. Mardi, il a accusé les républicains de mener une
"croisade idéologique ". Une "croisade " qui, si elle
persiste, pourrait bloquer encore plus le pays. Démocrates et républicains
ont intérêt à trouver un accord avant le 17 octobre, date du vote sur le
relèvement du plafond de la dette.
La Statue de la Liberté
fermée
Ce blocage du vote du budget entraîne la fermeture des
parcs et musées nationaux. Un service minimum a été instauré dans de nombreuses
administrations publiques. Les fonctionnaires ont eu quelques heures pour ranger leurs
affaires et rentrer chez eux mardi, sans garantie de paie rétroactive. De la
défense à l'enseignement, toutes les administrations ont réduit leurs effectifs
au minimum vital. La Maison Blanche fonctionnait avec 25% de son personnel et
plusieurs statistiques macro-économiques ne pourront être publiées.
Ce "shutdown "
frustre aussi les touristes. Les monuments de Washington, le parc naturel de
Yosemite et la Statue de la Liberté sont notamment fermés. Un message expliquant la
situation apparaît sur le site internet du Service national des parcs : "A cause du shutdown, tous les parcs nationaux
sont fermés et le site internet du Service national des parcs ne fonctionne
pas ".
Autre conséquence : les
cimetières militaires américains dans le monde ont été
"temporairement " fermés. C'est le cas du cimetière de
Colleville-sur-Mer dans le Calvados. "Pas de commentaire " des
responsables du lieu, joints par nos confrères de France Bleu Basse-Normandie ,
ni de l'American battle monument qui gère les 11 cimetières américains de France.
Le traitement des enfants cancéreux menacé
Le blocage des administrations fédérales touche également le domaine de la santé. Faute d'accord sur le budget, le traitement expérimental de patients cancéreux est retardé, indique un porte-parole des Instituts nationaux de la santé (NIH).
"Nous ne refusons pas ces patients de façon permanente mais nous retardons leur
admission puisque, pour le moment, nous ne prenons pas de nouveaux malades ",a-t-il expliqué. Cela concerne 200 patients par semaine qui ne pourront plus être acceptés, dont une trentaine d'enfants.
Dans une note postée sur le site internet du département de la Santé, il est
indiqué que les NIH "n'admettront aucun nouveau malade, à moins que cela soit
déclaré médicalement nécessaire par le directeur des Instituts ".
Obama n'ira pas en Malaisie
Le shutdown a également obligé Barack Obama à écourter un
voyage en Asie. Le président américain a annulé une visite prévue le 11 octobre
en Malaisie et une autre aux Philippines. Et une incertitude plane toujours sur sa
présence à deux sommets internationaux, celui de l'Apec (Asie-Pacifique) qui
s'ouvre lundi prochain sur l'île indonésienne de Bali, et celui d'Asie de
l'est, à Brunei. La Maison Blanche évaluera ces déplacements "en fonction
de l'évolution de la situation cette semaine ".
Les visites en Malaisie
et aux Philippines "étant à la fin du voyage, notre personnel n'était pas
encore sur place et nous n'avons pas été en mesure d'avancer dans la
planification ", a expliqué la porte-parole du Conseil de sécurité
nationale, Caitlin Hayden.
Plafond de la dette :
nouvelle deadline
Une date apparaît désormais
comme butoir : le 17 octobre. Les républicains et les démocrates ont jusqu'à
cette date pour parvenir à un accord sur le relèvement du plafond de la dette.
S'ils n'y parviennent pas, les Etats-Unis ne pourront plus faire face à toutes
leurs obligations financières, et la crise sera encore plus profonde.
Le secrétaire au Trésor
Jacob Lew a redit mardi soir que la paralysie de l'Etat ne changerait rien à la
date-butoir du 17 octobre, tandis que des parlementaires prédisaient une fusion
des deux dossiers dans les jours à venir. Il estime que si aucun vote n'aboutissait, l'Etat fédéral "n'aurait
plus que 30 milliards de dollars" pour tenir ses engagements.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.