Etats-Unis : des milliers d'employés de fast-foods en grève
En novembre 2012 à New York, ce mouvement comptait 200 grévistes. Il s'est depuis largement élargi. En juillet, six villes avaient
déjà rejoint la contestation. Ce jeudi, les organisateurs prévoyaient "la plus grande grève " de "l'industrie de la restauration rapide " avec la participation d'une cinquantaine de villes, dont Boston, Chicago, Denver,
Detroit, Los Angeles ou bien encore Memphis. A 6h30 jeudi matin, des manifestants protestaient déjà devant un McDonald's de New-York.
Des salaires trop bas
Des milliers de salariés ont donc décidé, ce jeudi, de manifester leur mécontentement. Ils
réclament la possibilité de se syndiquer, ainsi qu'une augmentation du salaire
minimum de 7,25 à 15 dollars de l'heure, ce qui revient à doubler le salaire actuellement pratiqué par de nombreux fast-foods.
"Le salaire médian (y compris dans des positions d'encadrement) est de 9,08
dollars de l'heure" a annoncé Mary Kay Henry, la présidente du syndicat
d'employés qui soutient les protestataires. Un salaire "bien en dessous du
seuil de pauvreté pour un employé qui a la chance de travailler 40 heures hebdomadaire" . O r bon nombre des salariés ne travaillent pas à plein temps.
Selon le New York
Times, si le salaire minimum avait suivi l'inflation ou la moyenne des
salaires sur ces 50 dernières années, il serait d'environ 10 dollars de
l'heure.
"Nous allons devoir nous battre" (Un employé en grève)
D'autre part, les salariés des fast-foods, qui sont environ trois millions aux Etats-Unis, ne sont
plus comme dans le passé, des adolescents.
A 21 ans, Devonte Yates est père
d'un enfant. Il aimerait travailler à plein temps, mais seul un contrat de 9 à 15 heures lui est proposé. De plus, sa durée de travail varie d'un jour à l'autre. S'il sait qu'une
grève ne suffira pas à changer les choses, il a l'espoir qu'à terme, les
employés des fast-foods soient augmentés. Risquant de perdre son emploi, il tient à défendre ses droits : "Nous allons devoir
nous battre, mais au final, je pense que nous obtiendrons quelque chose. Ils
ont les moyens de nous payer plus ".
Immobilité chez les employeurs
Jusqu'à présent, le secteur de la restauration rapide a fait
la sourde oreille face aux différentes revendications. Réagissant au mouvement
du mois de juillet, McDonald's avait déclaré que les contrats des employés dépendaient des franchises et que les
employés recevaient "des salaires compétitifs (en ayant) accès à toute une
série d'avantages pour leurs besoins personnels" . Pour sa part, l'Association
nationale des restaurateurs a elle estimé qu'un salaire de 15 dollars de l'heure obligerait les restaurants à employer
moins de personnel.
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