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Etats-Unis : polémique autour de la peine de mort par injection

Aux Etats-Unis, la controverse autour de l'injection létale continue d'agiter les Etats pratiquant la peine de mort, victimes de la pénurie du principal produit utilisé. Alors qu'un détenu doit être exécuté ce mardi dans l'Oklahoma, de nombreux Etats se tournent vers des produits de substitution dont on ignore la composition exacte. Les avocats de condamnés à mort demandent de surseoir à l'exécution de leurs clients.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

Au mois de janvier dernier, dans l'Ohio, l'exécution d'un condamné à mort a tourné au supplice. Pendant près d'une demi-heure, Dennis McGuire a paru suffoquer et agoniser après l'injection d'un produit jamais testé auparavant. De nombreux militants anti-peine de mort s'opposent à l'usage de ces produits et dénoncent des mises à mort inhumaines.

En cause, la pénurie de l'anesthésiant le plus courant et utilisé par plusieurs Etats américains, le pentobarbital. De nombreux fabricants européens refusent en effet de le fournir pour des exécutions humaines, obligeant certains Etats à se tourner vers de nouveaux fournisseurs -parfois peu scrupuleux- ou de nouveaux produits, dont certains n'ont jamais été testés.

Des souffrances anticonstitutionnelles

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Dans un pays toujours marqué par le débat sur la peine de mort](http://www.peinedemort.org/National/Etats-Unis/executions.php), de plus en plus de condamnés à mort demandent aux tribunaux de suspendre leur exécution, le temps d'établir que ces nouveaux produits ne leur feront pas subir de souffrances anticonstitutionnelles. Les condamnés arguent de la violation possible du 8e amendement, qui les protège de toute "punition cruelle et inhabituelle ".

Au mois de février, un juge de l'Arkansas a donné raison à neuf d'entre eux. Le Sénat du Kansas examine, lui, l'abolition de la peine capitale pour la remplacer par la réclusion à perpétuité, comme l'ont fait 18 Etats américains sur 50 et la capitale Washington.

Dans l'Etat de Washington, le gouverneur a décidé d'un moratoire sur les exécutions, estimant qu'"il y a trop de failles dans le système ". Une décision saluée par le Conseil de l'Europe "comme un pas dans la bonne direction ", appelant les Etats-Unis "à mettre un terme à cette pratique inhumaine, en instaurant un moratoire sur le recours à la peine de mort, en tant que premier pas vers son abolition ".

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Saisie sur les mêmes motifs lundi, la cour suprême de l'Oklahoma a, elle, refusé de trancher sur le fond. Elle s'est déclaré incompétente pour juger du protocole d'exécution par injection létale de Clayton Lockett. L'avocat de cet homme, condamné pour meurtre, l'avait saisie, demandant un sursis pour son client. Clayton Lockett doit être exécuté ce mardi. Un ultime recours a été déposé dans la matinée pour lui éviter la peine capitale.

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