Affaire Eluana : l'opposition accuse Berlusconi
C'est un combat qui n'en finit plus.
En novembre le père d'Eluana, Beppino, avait obtenu de la Cour de Cassation le droit d'arrêter l'alimentation de sa fille, plongée dans le coma depuis 17 ans à la suite d'un accident de voiture.
Depuis l'affaire a pris un tournant politique.
Vendredi, les médecins retiraient la sonde alimentant la jeune femme de 38 ans. Le jour même, le gouvernement adoptait en urgence un décret-loi interdisant l'arrêt de l'alimentation aux personnes dans un état végétatif.
Pour l'opposition de gauche, Silvio Berlusconi se sert de l'affaire Eluana pour tenter de renforcer son pouvoir face au président de la République Giorgio Napolitano, qui a refusé de signer le décret.
Silvio Berlusconi a alors brandi la menace d'une modification de la Constitution et a affirmé son droit de gouverner à travers les décrets et les votes de confiance.
Certains observateurs estiment que Berlusconi, qui a remporté haut la main les élections de l'an dernier, se sert de cette affaire très sensible pour affaiblir le chef de l'Etat et les magistrats en annulant de fait une décision de justice.
"L'affaire Eluana se révèle être l'occasion choisie par Berlusconi pour
rééquilibrer en sa faveur les pouvoirs du gouvernement et de la présidence", écrit l'éditorialiste du principal quotidien italien, le Corriere della Sera.
Le père d'Eluana a quant à lui dénoncé un "coup de théatre de Berlusconi".
"C'est très curieux que Berlusconi soit arrivé maintenant sur le devant de la scène. Quand il était Premier ministre, en 2004, je lui avais écrit une lettre. Il n'avait pas répondu", a dit Beppino Englaro.
L'affaire Eluana, devenue symbole de la lutte pour le droit de mourir divise dans un pays très catholique. Le Vatican a publiquement demandé de maintenir en vie Eluana Englaro.
Selon un sondage réalisé par le Corriere, 47% des Italiens estiment qu'il faut maintenir l'alimentation. Un autre sondage Sky TG-24 donne 62% de personnes opposées à la loi obligeant une personne dans le coma à être alimentée de manière artificielle.
Marine Pennetier, avec agences
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