“Les fantômes
de la RDA”

Ils ont vécu de l’autre côté du mur de Berlin

Ils ont les cheveux blancs ou le crâne nu et ils ont connu un pays qui a disparu : la République démocratique d’Allemagne, ou RDA, une dictature communiste à deux heures de Paris, née en 1949 et enterrée quarante-et-un ans plus tard.

Une projection artistique est réalisée du coté est pour raconter la chute du mur de Berlin.

Ils s’appellent Toni, Tatjana, Frank et Matthias. Quatre citoyens, quatre perspectives : un chanteur, une ancienne détenue, un ex-membre de la Stasi, et une ex-star montante de la télé est-allemande.
Le 9 novembre 1989, il y a trente ans, ils ont vu le mur de Berlin, cette balafre sur le continent, disparaître. Pourtant, dans la vie de ceux qui ont vécu de l’autre côté du rideau de fer, les cicatrices sont encore visibles…

1“Rock and Wall”

Ce soir-là, les papys rockers de l’Allemagne de l’Est font encore salle comble. Je suis à Teltow, dans la banlieue sud de Berlin, pour rencontrer les six membres de City. Malgré son nom à consonance anglo-saxonne, ce groupe est un pur produit du bloc communiste. Réunis en 1971 dans un Etat coupé de l’Occident, ils étaient, avec une poignée d’autres, la vitrine culturelle du régime.

Il faut dire qu’à l’époque, le leader de la RDA, Walter Ulbricht, goûte peu la musique qui vient de l’autre côté du mur de Berlin : “Je suis d’avis, camarades, que nous devrions en finir avec la monotonie du Yeah Yeah (...). Devons-nous vraiment copier toutes les saletés qui nous viennent de l’Ouest ?” Une politique de quotas – comparable à celle qui permet chez nous de soutenir les artistes français – maintient à flot plusieurs groupes de rock est-allemands, dont City. A ces quotas s’ajoute l’interdiction pour les groupes occidentaux de se produire en RDA. Les mélomanes est-allemands doivent donc s’accomoder des productions locales, en tout cas pour ce qui est de la musique live.

“Quand j’étais ado, City, c’était ma vie !”, s’exclame une fan aux cheveux gris présente aux premières loges. Dans la foule, les boucles blanches se mêlent aux coupes mulets – coiffure emblématique des années 1980 – et à quelques jeunes. Certains, venus par hasard, se dandinent au son des Rolling Stones de la RDA.

Je suis surpris que ces groupes continuent, aujourd’hui, d’attirer les foules. L’explication tient peut-être en trois syllabes : “Os-tal-gie”, mot-valise qui décrit la nostalgie pour l’Allemagne de l’Est – Ost, en allemand. Depuis une quinzaine d’années, la capitale allemande surfe sur cette mode. Elle fait le bonheur des vendeurs de bibelots au Checkpoint Charlie, des loueurs de Trabant, ces voitures mythiques de la RDA, et aussi des papys rockers de l’Est... même s’ils s’en défendent.

On n’a rien à voir avec ça, peste le guitariste Fritz Puppel, en réajustant son chapeau de cow-boy à paillettes. L’Ostalgie, c’est quelque chose qui glorifie le passé… Pour nous, ce système est derrière nous, c’est fini. On a gardé la sincérité que nous avions déjà en RDA, celle qui rassemblait les gens. Ça, on l’a toujours, et c’est ce que le public attend de nous.”

Son compère et chanteur, Toni Krahl, opine du chef, un gigantesque verre de rosé à la main. Après le concert, plusieurs fans apportent des fleurs et des peluches à celui qui fête ses 70 ans. Le groupe, lui, en a 48. Et, à l’image du pays, City a connu les privations et la censure de la Stasi, la fameuse police politique du régime est-allemand.

Quelques jours après le show, je retrouve Toni Krahl dans son pavillon, dans une banlieue cossue de Berlin. Il a le teint hâlé, sa femme aussi. Ils se sont offert une escapade aux Canaries entre deux concerts. Sa femme me prépare un café assez corsé. Le chanteur de City descend du premier étage en chaussons, un disque d’or dans une main, son dossier de la Stasi dans l’autre. “J’ai été confronté très tôt à la Stasi, dès mes 18 ans”, glisse-t-il.

En 1968, Toni est encore lycéen quand les chars de l’Armée rouge répriment les manifestants du Printemps de Prague. Choqué par la brutalité des soldats soviétiques, Toni Krahl descend dans la rue pour soutenir les manifestants tchécoslovaques. Mais ce rassemblement est illégal, et la Stasi a des yeux et des oreilles partout. Krahl est jugé pour hostilité envers l’Etat. Il écope de trois ans de prison, une peine réduite ensuite à trois mois.

Après la chute du Mur, comme des milliers d’Allemands, Krahl a consulté son dossier aux archives de la Stasi et, comme des milliers d’Allemands, il a été confronté à la mesquinerie et la trahison encouragées par le régime. Surtout, il a découvert qui était à l’origine de son emprisonnement.

Deux semaines avant notre rencontre, le rocker a croisé son ancien meilleur ami, au hasard d’une journée de retrouvailles entre anciens lycéens. Toni me raconte la scène.

“Je lui ai dit : ‘Mais, qu’est-ce que tu as dû faire pour obtenir cette distinction à la Stasi ?’ Et il me répond : ‘Je t’ai espionné, toi et ton ami Peter… Je leur disais ce que vous faisiez…”

Toni Krahl

Le rocker aux deux disques d’or marque une pause, puis glisse dans un sourire amer : “Plus tard, en tant que groupe connu, nous étions surveillés en permanence. On savait que la Stasi pouvait être partout. Ils mettaient nos téléphones sur écoute. Mon ancien ami à continuer à ‘s’occuper’ de nous… Il a fait un pacte avec le diable.”

2“Le calvaire d’une prisonnière”

Malgré les bourrasques d’automne, Tatjana Sterneberg se tient droite. L’ancienne prisonnière de la Stasi est coquette : étole chaude et confortable autour du cou, rouge à lèvres et boucles d’oreilles en diamant sur or blanc. Elle a 67 ans, le regard doux, parfois lointain.
Sterneberg a l’habitude de ces rendez-vous, elle est militante, elle vit pour témoigner. Elle espérait me faire visiter l’hôtel où elle travaillait avant de se faire embarquer par la police est-allemande. Mais l’établissement, idéalement placé à côté de la fameuse tour de télévision, est aujourd’hui devenu un hôtel d’une grande chaîne. Qui ne voit pas d’un bon œil cette visiteuse avec son dossier de la Stasi sous le coude.

"Avec ces grands groupes, impossible de visiter les chambres quand on n'est pas client”, peste-t-elle, une cigarette à la main. Tatjana Sterneberg est venue accompagnée de son nouvel homme, Wolfgang, silencieux et souriant. Mais, c’est une autre histoire d’amour, plus ancienne, peut-être plus passionnelle aussi, qui a précipité Tatjana dans les mains froides de la Stasi. "Je suis tombée amoureuse d'un Italien, se souvient-elle en me montrant une photographie aux couleurs passées. Antonio était chef de rang à l'hôtel Kempinski à Berlin Ouest. On s'est connus, on a décidé de se marier."

Le couple veut aller vivre à l’Ouest. Naïve, Tatjana Sterneberg fait une demande de visa pour l’autre Allemagne, la RFA, par la voie officielle. Sa demande est refusée. Conséquence directe : elle devient une cible des services de renseignement allemands.

Douze espions la suivent nuit et jour. Elle est traquée par la Stasi, mais, surtout, et malgré tout, éperdument amoureuse. Elle fait alors un choix désespéré qui la mènera à son arrestation.

"J'ai obtenu le contact d'un passeur, se souvient-elle. Il m'a proposé de me cacher dans une voiture en direction de Hambourg... J'ai dit non, parce que la police surveillait l'autoroute. Je me suis donc décidée à passer avec un employé d'ambassade, cachée dans le coffre de la voiture. C'était mon dernier plan."

Tatjana Sterneberg n'aura pas le temps de le mettre à exécution. Les officiers de la Stasi viennent la cueillir à son domicile et l’emmènent dans un poste au centre-ville de Berlin où elle sera soumise aux interrogatoires pendant dix-huit heures. Tatjana Sterneberg est condamnée à 3 ans et 8 mois de détention. Elle est incarcérée à Hoheneck, la prison pour femmes.

“On était encerclées de murs et de barbelés”.

Tatjana Sterneberg

Elle raconte cela en prenant soin de n’oublier aucun détail important. Des chiens patrouillaient aussi. Les bâtiments pouvaient contenir 650 personnes mais, à mon arrivée, il y avait 1 600 femmes... Des vieilles, des jeunes, des familles, et même des enfants."

“Arbeit macht frei...” (“Le travail rend libre”), disait le slogan utilisé par les nazis dans les années 1930. La jeune prisonnière est accablée par la charge de travail. Elle subit aussi divers mauvais traitements. Mais le plus douloureux de tous sera sans doute l’interdiction de correspondre avec son amant. Démoralisée, la détenue résiste, se rebelle, puis s'effondre. Elle enchaîne les séjours en cellule isolée et apprendra des années après sa libération que les médecins ont testé des psychotropes sur elle.

"Depuis, on m’a diagnostiqué un syndrome post-traumatique. Je suis hyper attentive, je vérifie toujours ce qu’il y a autour de moi, au cas où. Je ne supporte pas quand les portes sont fermées, ni que les gens s’approchent trop près de moi."

Tatjana Sterneberg

Tatjana Sterneberg est libérée en 1976, grâce à une rançon de 40 000 Deutsche Mark (environ 20 000 euros) – comme 33 755 autres prisonniers “rachetés” par la RFA, selon Hans-Hermann Hertle, auteur de The Berlin Wall Story. Cette pratique, qui permettait à la RDA d’obtenir des devises étrangères, se faisait avec le concours d’un avocat est-allemand, Wolfgang Vogel, mort en 2008.

Elle a retrouvé Antonio à la fin de son calvaire. "Je me suis mariée dans une magnifique cathédrale, sourit-elle en montrant fièrement une ancienne photographie. Puis notre fils est né... Antonio a, lui, toujours refusé de parler de ce qui c'était passé en prison."

Lorsqu’on demande à l’ancienne prisonnière si elle en veut encore à la Stasi, la réponse fuse : “Oui, enfin ce n’est plus vraiment de la colère. Avec le temps, j’ai appris à gérer ma colère. Mais ce qui est effrayant pour l’histoire, c’est que tant de personnes n’aient jamais été punies pour ces injustices, pour leur participation à cette dictature, elles n’ont jamais été jugées. Certains sont encore actifs dans les associations, les partis de gauche. C’est notre histoire… L’Allemagne n’a jamais appris de son histoire.”

3“L’homme
de la Stasi”

Il a surgi sans prévenir. Frank Heymann a voulu tout contrôler, tout maîtriser, peut-être une habitude prise durant ses seize années au service de la Stasi. Et cela passait par le choix du lieu de notre rencontre. Il m’avait communiqué ses instructions quasiment à la dernière minute. Pas question de déballer son passé chez lui, devant sa femme. “Je veux la laisser en dehors de ça”, balaie-t-il d’un revers de la main. C’est donc dans un restaurant en retrait du centre de Leipzig, en lisière du bois, que Heymann a décidé de se livrer.

En ce jeudi pluvieux, il est rasé de près, il porte une chemise immaculée et une veste en cuir gris pâle qui me rappelle celle de l’officier Wiesler, personnage principal du film “La vie des autres”. Heymann me tend une main froide et douce. “C’est filmé ? Dans ce cas-là, allons nous mettre au calme”, me dit-il. La brasserie est bondée. Hasard du calendrier, l’Allemagne fête ce jour-là sa réunification. C’est donc un jour férié. Heymann n’a pas envie de vider son sac devant les parents avec enfants en bas âge et les groupes de retraités qui sont venus lever une pinte de Lager à la santé de l’Allemagne réunifiée.

Nous nous retranchons donc dans une arrière-salle, aux murs couverts de boiserie, plus propice aux confidences. Je ferme les rideaux. Rares sont les anciens de la Stasi qui acceptent de témoigner, surtout face caméra. De 1973 à 1989, Heymann a été employé de la Stasi. Il y travaillait comme responsable de la sécurité des bâtiments et des membres des services de sécurité est-allemands.

La Stasi était un Etat dans l’Etat en RDA. A la fin des années 1980, elle employait près de 100 000 personnes et entretenait également un vaste réseau de plusieurs centaines de milliers d’informateurs non-officiels. La Stasi s’assurait de la collaboration de ces derniers en usant tour à tour de menaces et d’avantages en nature.

Une employée du centre des archives de la Stasi à Berlin le 8 juillet 2003.

Ils étaient les voisins, les collègues, les copains de classe, les maris, les femmes, les frères et sœurs. Une armada de petites mains qui espionnaient leurs proches pour le compte de la police politique est-allemande.
Au total, six millions de personnes ont été espionnées (plus du tiers de la population de la RDA), et une personne sur soixante travaillait pour la Stasi, selon Anna Funder, auteure du livre Stasiland. La police politique pratiquait la torture, ses méthodes étaient scientifiques et brutales.

Après seize ans au service de la Stasi, Heymann se retrouve face à une foule en colère. Nous sommes le 4 décembre 1989, un mois après la chute du mur de Berlin. Leipzig, à trois heures de route au sud de la capitale, a été l’un des bastions de la dissidence, ce qui lui a valu d’être baptisée “la ville des héros.” “Deux manifestantes sont venues à la porte du bâtiment, se souvient Heymann. Elles voulaient parler au responsable. Et le responsable, c’était moi. Elles m’ont dit : ‘Maintenant, c’est fini pour vous.”

A Leipzig, comme à Berlin, les manifestants ont pris les locaux de la Stasi d’assaut après la chute du régime. Par défi, par revanche, et surtout pour accéder aux fameux dossiers – 202 km d’archives, selon Anna Funder. Certains des dossiers les plus compromettants ont été détruits, notamment ceux impliquant des dirigeants étrangers. Le reste a été trié et mis à la disposition du public. Cette décision a fait débat. La RDA reste le seul pays de l’ancien bloc soviétique à avoir fait ce choix. Un choix discutable pour Heymann, qui estime que les indics ont été inutilement exposés.

Après la chute du Mur, et malgré son CV atypique, Heymann a réussi à se faire embaucher à la Deutsche Bahn, l’équivalent allemand de la SNCF. Il évoque son passé avec quelques collègues mais évite les micros et les conférences. Alors, pourquoi a-t-il accepté de me parler ? “On serait en 1991, 1992, j’aurais du mal à vous parler de tout ça, à vous donner mon avis, assure-t-il. A l’époque, ce sujet déclenchait une forme d’hystérie en Allemagne. Il y avait cette idée que tous ceux qui étaient de la Stasi étaient des criminels. Mais ce n’est pas vrai. Et d’une certaine manière, ça me libère de vous en parler.”

4“La voix
de son maître”

On a tous en tête l’image de cette présentatrice nord-coréenne, son kimono rose et son visage impassible. Sauf quand elle annonce un essai nucléaire réussi. Cette façon de livrer les informations, mécanique, corsetée, contrainte, paraît si exotique, si lointaine de nos habitudes... Pourtant, il n’est pas nécessaire de prendre un vol pour Pyongyang pour rencontrer le porte-voix d’une dictature.

J’ai pris un café avec l’un de ces présentateurs, à Halle, coquette ville de Saxe avec son église du XVIe siècle, à quelques dizaines de kilomètres au nord-ouest de Leipzig. Matthias Schliesing faisait partie des golden boys de sa génération en RDA. Formé à l’université de Leipzig, il commence à travailler en 1986 pour Aktuelle Kamera, le JT de la télévision d’Etat, validé par le régime. Un outil de propagande massif pendant près de quatre décennies, qui s’est arrêté le 14 décembre 1990.

En voyant le visage de Schliesing dans sa jeunesse, je suis frappé par son assurance, une confiance en l’avenir qui transparaît dans son regard. “Pour moi, c’était un honneur d’être arrivé si loin, confie-t-il. C’est déjà considérable d’avoir l’opportunité de présenter le journal du soir. Je me souviens de mon premier JT [il n’avait alors que 25 ans]. Ca a été mon moment de gloire. Très honnêtement, j’étais plutôt fier.” Je fais remarquer à Schliesing qu’il paraphrase, pour ainsi dire, Frank Heymann, l’ancien de la Stasi. Avait-il conscience d’être la voix d’un régime autoritaire et brutal ?

“J’ai le sentiment que l’histoire a été écrite par les vainqueurs. Du coup, on réduit la RDA au méchant Mur. Mais on oublie que ce n’est pas la population de RDA qui a choisi de construire le Mur. Moi, je suis né en 1961, j’ai n’ai pas pu choisir le pays dans lequel j’habitais.”

Matthias Schliesing

A nouveau, son sentiment d’incompréhension fait écho à celui de Heymann. Mais il y a chez l’ex-présentateur une envie de nuancer la vision que l’on peut avoir de la RDA. “Les gens sont trop durs avec la télévision de l’époque, estime Schliesing. On faisait beaucoup d’international, plus que la télévision actuelle. C’est surtout sur l’actualité nationale que nous étions contraints.”

Schliesing a refusé pendant trente ans de répondre aux questions des journalistes de télévision sur son passé. Cette entrevue est une exception, et je finis par comprendre pourquoi. J’ai beau avoir devant moi un homme charmant, je ne peux m’empêcher de le passer sur le gril. Je soumets Schliesing à une séance de visionnage de ses anciens JT. Son sourire se crispe. Par moments, j’ai l’impression qu’il me supplie du regard.

Aujourd’hui, Schliesing travaille pour une station de radio locale du réseau MDR (Mitteldeutscher Rundfunk). Il s’essaie au web et produit même quelques vidéos. L’ancien présentateur m’invite à poursuivre cette conversation à la cafétéria de la rédaction et en profite pour me faire visiter les lieux. Les locaux sont modernes, lumineux et fonctionnels. Tout le monde le connaît et le salue dans les couloirs. Il répond d’un hochement de tête ou d’une petite phrase.

Même s’il n’a jamais retrouvé un poste aussi prestigieux qu’à ses débuts à la télé est-allemande, il s’en est bien sorti. “Après la chute du mur de Berlin, beaucoup de gens se sont retrouvés à la rue, se souvient Schliesing. La plupart sont allés vers l’Ouest, moi aussi. J’ai travaillé un temps à Hambourg, à la radio publique du nord de l’Allemagne. Clairement, on n’était pas très bien vus, parce qu’on prenait le travail des autres. Les ‘frères de l’Est’ n’ont pas été accueillis à bras ouverts.”

Quand je lui demande s’il a tremblé pour sa carrière le 9 novembre 1989, jour de la chute du Mur, il répond en ambitieux déçu : “J’étais du matin ce jour-là, j’ai quitté la rédaction en début d’après-midi. Le soir, c’est ma collègue Angelika Unterlauf qui a eu l’honneur d’entrer dans l’histoire. C’est donc à la maison, devant son poste, que Schliesing, enfant de la méritocratie d’un régime dictatorial, a vu son monde s’écrouler.

Crédits

Texte et photos : Ben Barnier

Vidéos : Emilie Denis

Montage vidéo : Audrey Le Narvor

Enquêtrice : Jeanne Meyer

Supervision : Jérôme Comin

Design et conception : Nadjat Ferradji, Stéphane Jeanneau et Kévin Labat