Élections allemandes : en Bavière, Angela Merkel, "roc dans la tempête", a déjà ses nostalgiques
Dimanche, Angela Merkel quitte le pouvoir après seize années à la tête du gouvernement et avec une popularité au sommet. Selon un récent sondage, trois Allemands sur quatre se disent satisfaits de son action à la tête de l’Allemagne. Beaucoup, comme à Bad Tölz en Bavière, voient partir la chancelière à regrets.
À l’entrée de la ville allemande de Bad Tölz, près de Munich (Bavière), une main anonyme a griffonné "Mutti [maman]", sur un portrait d’Angela Merkel, qui s'apprête à quitter le pouvoir après 16 ans comme chancelière. Pour Lucia, croisée le long de la rivière, le surnom affectueux colle parfaitement à sa personnalité. "Elle a apporté la stabilité dont nous avions besoin au milieu de toutes ces crises, juge la femme de 34 ans. C’est vrai, ce n’est pas une femme d’action, elle n’est pas très chaleureuse, mais Angela Merkel est une femme épatante qui a le sens du devoir. Elle a largement amélioré l’image de l’Allemagne dans le monde entier."
En 16 années passées au pouvoir, Angela Merkel a géré la crise financière, le Covid-19, la pandémie, les inondations. Christopher, qui travaille à la poste, juge le bilan positif, sauf lors de l’ouverture des frontières à plus d’un million de réfugiés, en 2015. "C’était irréfléchi et cela nous a coûté cher. L’intégration ne s’est pas toujours bien faite, nous n’avions pas suffisamment de place et certains ont dû être hébergés dans des containers. Elle ne s’est pas préoccupée des conséquences."
Un vide laissé
Cela n’a pas empêché la chanceliere de rester populaire. D’ailleurs, Martin, 55 ans, qui termine ses 20 km à vélo, aurait bien voulu un cinquième mandat. Même si, dit-il, Angela Merkel a laissé plusieurs chantiers en suspens. "À l’international, elle a fait ce qu’il fallait, c’était un roc au milieu de la tempête. Mais elle a un peu oublié l’Allemagne, sur le développement du numérique, la rénovation des écoles, la formation... il aurait fallu faire davantage", juge le quinquagénaire.
Le départ d’Angela Merkel laisse un vide, et le sentiment, pour beaucoup de partisans de la chancelière, d’une succession insuffisamment préparée, avec un héritier, Armin Laschet, impopulaire et gaffeur.
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