: Vidéo Situation en Syrie, son bilan en Allemagne, son rapport avec la France : Angela Merkel accorde une interview exclusive à France 2
Trois ans après son départ du pouvoir, Angela Merkel sort du silence. A l'occasion de son interview accordée au "20 Heures" de France 2, lundi 9 décembre, l'ancienne chancelière s'est exprimée notamment sur la situation en Syrie. "L'Allemagne, pendant mes mandats, a accueilli beaucoup de réfugiés syriens. (...) Je crois que la décision que j'ai prise à l'époque, d'accueillir les réfugiés, était la bonne décision", a-t-elle déclaré, alors que l'Allemagne a décrété lundi un gel des procédures de demande d'asile de Syriens.
Cet accueil était nécessaire, car il s'agissait de "personnes dans le besoin, qui avaient payé des passeurs, qui avaient mis leur vie en danger, qui fuyaient Bachar al-Assad, parce qu'elles n'avaient pas de perspectives dans leur pays", a fait valoir Angela Merkel.
Cette position est aujourd'hui reprochée à l'ex-chancelière par certains Allemands, sur fond de montée de l'extrême droite, notamment dans sa ville natale de Templin. "Il faut prendre au sérieux ce problème de l'immigration clandestine", répond-elle, estimant qu'il "se pose aussi en France". "Les partis démocratiques peuvent travailler tranquillement sur cette question, pas seulement avec des interdictions, mais aussi en discutant avec les pays d'origine, comme nous l'avons fait avec la Turquie", juge Angela Merkel.
Pas d'"erreur" vis-à-vis de la Russie
L'ancienne dirigeante chrétienne-démocrate a aussi défendu son attitude vis-à-vis de la Russie, critiquée depuis l'offensive russe en Ukraine en 2022, juste après son départ : "Je ne pense pas que c'était une erreur" de favoriser le gaz russe en Allemagne, juge-t-elle encore aujourd'hui. "Grâce à ça on a eu du gaz russe bon marché. (...) Les prix du gaz ont explosé, mais ça aurait aussi été le cas si on avait arrêté plus tôt."
"Je crois que je n'étais pas naïve" au sujet de Vladimir Poutine, poursuit Angela Merkel, qui . "Pendant toute la période du Covid, nous n'avons pas pu lui parler directement, il s'est confiné. (...) Dans ces cas-là, malheureusement, les dictateurs s'enferment dans leur propre voie, et je crois que ça a participé au fait que cette attaque a pu survenir."
L'ancienne chancelière a également évoqué sa relation, au fil des années, avec les présidents français. "Je me suis très bien entendue et j'ai bien travaillé avec les présidents français. J'étais la jeune chancelière qui travaillait avec Jacques Chirac et à la fin, j'étais la chancelière plus âgée qui travaillait avec Emmanuel Macron", raconte-t-elle.
Regardez l'intégralité de l'interview dans la vidéo ci-dessus.
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