: Reportage "Ça permet de conserver une trace de la Seconde Guerre mondiale" : à Hambourg, en Allemagne, un bunker transformé en complexe touristique
Construit en 1942, ce bunker, situé en plein centre-ville d'Hambourg, deuxième ville d'Allemagne, a été transformé en complexe touristique. La structure d’origine est presque intacte, camouflée en partie sous le manteau vert de la végétation. Pour accueillir un hôtel, des restaurants et une salle de sport, le bunker a été surélevé de cinq étages et culmine désormais à 58 mètres.
Près de 60 millions d’euros ont été investis pour réhabiliter l’édifice, qui a bien failli disparaître après la guerre, explique Katja Derow, responsable marketing. "Tout en haut, vous pouvez voir les anciennes tours antiaériennes, il y en a quatre en tout, et toujours en haut il y a un trou dans la façade", décrit-elle lors de la première visite ouverte au public.
"On a tenté de faire sauter une partie et on s’est rendu compte que la démolition prendrait des années et qu’elle coûterait une fortune. Donc, on a décidé de laisser le bunker en place et de le transformer pour le futur", explique Katja Derow.
"C’est la preuve que l’on peut transformer un colosse laid et qui rappelle un passé sombre en projet d’urbanisme exemplaire. C’est tout simplement un projet de quartier génial."
Katja Derow, responsable marketingà franceinfo
Avec ses 75 mètres de large et son plafond de béton de cinq mètres d’épaisseur, le bunker pouvait accueillir 25 000 personnes en cas d’attaque aérienne. Au premier étage, Katia, qui vit dans le quartier, découvre l’exposition consacrée à l’histoire de l’abri antiaérien.
"Beaucoup de bunkers ont été démolis dans la ville ces 20 dernières années, notamment pour construire des logements, c’est compréhensible, mais ça efface l’histoire un peu plus chaque jour", déplore-t-elle. "Là, ça permet de conserver une trace de la Seconde Guerre mondiale et de ce qui s’est passé, je trouve ça bien. Les gens qui ont vécu cela meurent petit à petit, et après ça n’existe plus que dans les livres d’histoire."
Une "verrue grise et moche"
L’escalier, qui s’enroule autour de l’édifice, mène jusqu’au sommet, transformé en jardin. Mais avant de découvrir le panorama sur le port, il faut gravir les 365 marches. "C'était un peu fatigant, mais ça en vaut la peine, la vue est magnifique", constate Klaus, qui a fait quelques pauses pendant son ascension.
"Avant, c’était juste une verrue grise et moche, mais maintenant, avec la végétation, les arbres et les bosquets, me plaît beaucoup. C’est sympa que les gens puissent s’asseoir ici sur la pelouse. Il manque juste un petit café en plein air", fait remarquer Klaus.
Il faudra encore du temps pour que le gris du béton s’efface sous le vert de la végétation, mais le pari est réussi : faire du bunker un pôle touristique sans gommer la dimension historique.
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