Cet article date de plus de sept ans.

Après l'attentat de Berlin, des jeunes allemands se mobilisent contre les amalgames sur les étrangers

Craignant une hausse du rejet des étrangers après l'attentat de Berlin provoqué par un demandeur d'asile tunisien, des jeunes Allemands ont décidé de se mobiliser.

Article rédigé par franceinfo, Mathilde Dehimi
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des manifastations contre l'extrême-droite se sont produites dans Berlin après l'attentat du 19 décembre. (CLEMENS BILAN / AFP)

Comme souvent, lorsque un attentat revendiqué par l'Etat islamique se produit, le risque d'un amalgame entre islam et terrorisme resurgit. En Allemagne, quelques jours après la mort de douze personnes dans l'attentat au camion-bélier dans un marché de Noël de Berlin lundi 19 décembre (dont l'auteur présumé est un demandeur d'asile tunisien), les partis politiques les plus à droite se montrent particulièrement virulents contre la politique migratoire d'Angela Merkel.

Des pancartes pour la paix

Inversement, des Berlinois manifestent contre ce type de réaction à l'image de Maria et Ricarda. Elles ont déployé des affiches revendiquant "Une pensée pour la paix… contre les amalgames". Leurs pancartes, posées près des lieux des attentats de nouveau ouverts au public, auraient été arrachées la veille par des membres du parti d'extrême-droite, AFD. Ce mouvement, fondé en 2013, est devenu le fer de lance des opposants à l'immigration en Allemagne.

Malgré ce phénomène, Maria estime que la jeunesse allemande ne prend pas conscience de la montée du racisme dans le pays. "Je trouve qu’il y a peu de mobilisation dans notre société. Nous, on veut vraiment s’engager contre l’extrémisme. On ne vise pas particulièrement le parti de l’AFD mais il s’agit d'attirer l’attention sur le fait que toute forme de radicalisation est néfaste."

La peur d'une percée du nationalisme

Ricarda précise qu'elles ne sont pas des militantes anti extrême-droite mais uniquement des étudiantes. À neuf mois du début des élections fédérales, la jeune femme redoute une montée du nationalisme dans les urnes. "Beaucoup d’Allemands disent que ça ne peut plus arriver chez nous car c’est déjà arrivé… mais moi je ne vois pas les choses comme ça du tout."

Quand on lit les commentaires sur les réseaux on voit tellement de haine contre les étrangers.

Ricarda

Etudiante à Berlin

Les deux femmes affirment qu'elles reviendront coller leurs affiches autant de fois que nécessaire. Il est encore trop tôt pour savoir si l'attentat commis par Anis Amri (abattu vendredi 23 décembre à Milan en Italie) favorisera la montée de l'AFD dans les sondages. Après les attentats de Wurtzbourg et Ansbach en juillet dernier, le parti avait gagné quelques points dès le mois suivant pour frôler avec les 15% d'intention de vote.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.