Belgrade : l'ambassade des États-Unis incendiée par des manifestants
Ils s'en sont pris à la première puissance à avoir reconnu le nouvel État kosovar, les États-Unis. Quelques centaines de manifestants, des hooligans pour la plupart, ont attaqué l'ambassade américaine de Belgrade, avec des bâtons et des barres de fer. Une poignée d'entre eux a réussi à pénétrer dans le bâtiment, et a incendié plusieurs salles. Ils ont été évacués sans ménagement par la police anti-émeute.
Un corps carbonisé non identifié a été retrouvé dans le bâtiment, mais il ne s'agit pas d'un employé de l'administration américaine, selon une porte-parole de l'ambassade.
Les États-Unis ont officiellement protesté auprès du gouvernement serbe, qualifiant d'"intolérable" la situation.
Les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants se sont propagés dans le centre de la capitale. Il y aurait au moins 70 blessés, dont 19 policiers. D'autres ambassades, notamment celles de Turquie, de Belgique et de Croatie ont aussi été la cible des émeutiers.
150.000 manifestants dans les rues
Des incidents qui ternissent une journée que les autorités serbes voulaient représentative de l'attachement du peuple à la province kosovare. Le gouvernement avait fait affréter des dizaines de trains et de bus gratuits pour permettre aux Serbes de rallier la capitale.
_ Ils ont été ainsi plus de 150.000 à défiler dans les rues, aux cris de "le Kosovo est le coeur de la Serbie !".
Grand absent de la manifestation, le président serbe. Boris Tadic est en visite en Roumanie, l'un des quelques pays de l'Union européenne à avoir refusé de reconnaître le nouvel État kosovar. Il y a réaffirmé que "la Serbie ne reconnaîtrait jamais le Kosovo" mais annonce dans le même temps que le pays "ne renoncera pas à son avenir de futur membre de l'UE".
_ Une déclaration qui minimise les récentes accusations des autorités serbes, qui présentent les 27 comme les principaux instigateurs de l'indépendance kosovare avec les États-Unis.
Dans l'après-midi, un groupe de 300 Serbes en colère s'en étaient déjà pris au poste-frontière de Merdare, entre la Serbie et le Kosovo, bombardant de pierres des policiers anti-émeutes kosovars, sans faire de blessés.
Céline Asselot avec agences
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