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Breivik, le tueur d'Oslo, avait vu encore plus grand

Le scénario imaginé par le tueur d'Oslo se dessine petit à petit au quatrième jour de son procès. L'objectif d' Anders Behring Breivik : tuer tout le gouvernement norvégien et tous les jeunes travaillistes réunis sur l'île d'Utoeya.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Dans la salle d'audience du tribunal d'Oslo, l'homme au cheveu ras ne se départit jamais d'un léger sourire. Pourtant, son dessein était redoutable. Interrogé par l'accusation depuis ce matin sur la préparation du massacre qui l'a conduit à tuer 77 personnes l'an dernier, Anders Behring Breivik décrit un scénario encore pire que celui que la capitale norvégienne a enduré. 

L'extrémiste avait pourtant dû revoir à la baisse ses ambitions meurtrières. Voulant à l'origine faire exploser trois bombes, il s'était résolu à ne plus en poser qu'une de 950 kg au pied d'une tour de 17 étages dans le quartier des ministères. Là encore, sinistre objectif : "tuer tout le gouvernement norvégien, y compris le Premier ministre ", a expliqué froidement Breivik. Mais la tour ne s'effondrera pas et l'explosion ne tuera "que " huit personnes parmi ses employés et des passants. L'opération est alors "un fiasco " pour le militant d'extrême droite. 

Le lac d'Utoeya, "une arme de destruction massive"

La suite le laissera aussi sur sa fin. Quand il surgit sur l'île d'Utoeya, habillé en policier norvégien, Breivik raconte être mû par un objectif tout aussi radical : tuer tous les jeunes travaillistes réunis sur place. Ils sont 569 sur l'île ce jour-là. Il explique avoir prévu d'exécuter les responsables puis de tirer des coups de feu pour obliger les adolescents à se jeter à l'eau et s'y noyer. Le lac lui apparaît alors comme "une arme de destruction massive ". Le bilan est loin du compte. Il n'en reste pas moins dramatique : 69 tués. 

"J'assume Utoeya. J'assume ce que j'ai fait. Je le referais ", affirme-t-il devant la cour. Pourtant, Anders Behring Breivik nie être "un tueur d'enfants " - il affirme qu'il était convaincu que tous avaient au moins 16 ans - et met en cause, dans un raisonnement alambiqué, les autorités norvégiennes pour rendre trop difficile l'acquisition des composants d'une bombe, l'obligeant par là à tirer sur des êtres humains. 

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