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Bruxelles demande la solidarité des 28 face à l'afflux de migrants

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker propose, sur la base de différents critères de répartition, que les 28 pays membres de l'Union se distribuent l'effort d'accueil de 40 à 60.000 demandeurs d'asile, pour l'essentiel des Syriens et Erythréens. Cette mesure ne fait pas l'unanimité auprès des Etats, certains ne voulant pas entendre parler de quotas.
Article rédigé par Arnaud Racapé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker veut plus de solidarité dans l'Union face à l'afflux de migrants © Ints Kalnins)

Chaque pays de l'Union Européenne sera mis à contribution, à la hauteur de ses moyens et en fonction de critères bien définis, pour faire face à l'afflux de demandeurs d'asile, essentiellement ceux fuyant la guerre civile en Syrie et la répression en Erythrée. L'idée figure dans un projet en cours de rédaction et porté par le commissaire européen à l'immigration Dimitris Avramopoulos, et pourrait être soumis dès le 16 juin prochain lors d'une réunion des 28 ministres de l'Intérieur et de la justice.

Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, demande donc à chaque Etat membre de participer à l'effort de solidarité. La proposition, détaillée ce mercredi, ne concerne que les demandeurs d'asile qui se présenteront après le 1er juillet, et n'intègre pas les candidats à l'immigration économique ou les migrants clandestins. Le nombre de personnes concernées devrait être de 40.000, et la Commission prévient que 20.000 autres Syriens pourraient s'ajouter dans l'année. Jusqu'à présent, ce sont une poignée de pays de l'Union qui absorbent jusqu'à 80% de l'immigration, Grèce et Italie en tête.

Clefs de répartition

Pour une distribution "équitable" des demandeurs d'asile, la Commission européenne propose des "clefs de relocalisation", en d'autres termes des critères de répartition, applicables selon les pays : PIB, population, taux de chômage et nombre de demandeurs d'asile déjà enregistrées. Mais certains Etats membres, comme le Royaume-Uni, la République Tchèque ou la France, ont d'ores et déjà prévenu qu'ils ne voulaient pas entendre parler de quotas d'immigration. Mercredi, Jean-Claude Juncker les a enjoints de trouver une autre clef de répartition, puisqu'aucun de ces pays ne conteste par ailleurs l'urgence d'une décision.

Toujours est-il que ces propositions vont dans le bon sens pour les associations : le représentant du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) Philippe Leclerc y voit "des propositions concrètes, de plus en plus concrètes, nous sommes favorables à beaucoup de propositions émises par la Commission, puisque nous les avions faites déjà il y a quelques mois" . Quant au manque d'ambition du plan Juncker  pour s'attaquer aux racines du mal, c'est à dire proposer une aide aux population en amont de la Méditerranée, il estime que des "propositions d'aide aux pays de premier asile doivent être développées, des programmes d'aide au développement dans les pays touchés par l'afflux de migrants, donc il y a tout un panel de mesures qui avancées et pas seulement en aval" .

"Les propositions de la Commissions sont concrètes, de plus en plus concrètes" Philippe Leclerc, représentant du HCR

A ce jour et en attendant l'éventuelle finalisation de ce projet, une poignée de pays membres de l'Union Européenne assurent l'essentiel de l'accueil des migrants, toutes situations confondues. Le projet de répartition prévoit de mieux lisser la répartition.

 

  (Projet de répartition des migrants en Europe © Commission européenne)

 

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