Catastrophe aérienne à Madrid : 153 morts dont trois Français
L'avion de la compagnie espagnole Spanair, un MD-82, est sorti de piste et a pris feu à 14H45 après avoir effectué un atterrissage d'urgence peu après son décollage sur une piste du Terminal 4 de l'aéroport international de Barajas.
Le vol JK 5022 devait relier Madrid et Las Palmas, dans l'archipel espagnol des Canaries. Il transportait à son bord 166 passagers et 9 membres d'équipage. La compagnie espagnole a précisé que ce vol avait été affrêté conjointement avec la compagnie allemande Lufthansa.
On ignore pour le moment les circonstances exactes de l'accident. Selon le site internet du quotidien espagnol El Mundo, le réacteur gauche de l'appareil aurait pris feu au moment de l'envol. Des témoins expliquent que l'avion aurait explosé et se serait cassé en deux en heurtant la piste.
Les enquêteurs écartent une cause suspecte et penchent pour la thèse de l'accident, a indiqué la ministre espagnole des Infrastructures Magdalena Alvarez. "Ce seront surtout les boîtes noires qui nous permettront d'identifier les causes" du drame, a-t-elle dit.
L'enquête devra notamment déterminer si le problème signalé par le pilote avant le décollage de l'appareil a eu une incidence sur la suite des événements. "Lors d'une première tentative, le pilote est parti (a décollé) puis est revenu parce qu'il avait détecté quelque chose, qui devra être déterminé par la commission d'enquête", a déclaré
la ministre à la radio nationale. "Les responsables de la maintenance de la compagnie ont autorisé le décollage, assumant leur responsabilité qui consiste précisément à examiner l'avion quand le commandant signale n'importe quel type d'incident à bord", a-t-elle ajouté.
C'est la plus grave catastrophe aérienne qu'ait connue l'Espagne depuis 25 ans
Les autorités espagnoles n'ont communiqué pendant plusieurs heures qu'un bilan provisoire faisant état "d'au moins 45 morts". Mais les médias espagnols, citant des responsables des services de secours, ont rapidement estimé que l'accident avait fait un nombre de victimes beaucoup plus important. Finalement, peu avant 23 heures, le ministre des Infrastructures annonçait le bilan officiel : 153 morts et 19 blessés, dont
certains sont dans un état critique.
Ce matin, un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a annoncé que trois Français figuraient parmi les victimes. "En l'état de nos informations, trois Français sont décédés", a déclaré le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Frédéric Desagneaux.
Plan d'urgence
Le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero a interrompu ses vacances dans le sud de l'Espagne pour se rendre sur les lieux. "Le gouvernement est profondément attristé, comme le sont tous les Espagnols", a-t-il déclaré à la presse.
Sur place, des hélicoptères et camions de pompiers ont été déployés en nombre hier pour éteindre l'incendie, tandis que des dizaines d'ambulances évacuaient les victimes. Une morgue provisoire a été installée dans le centre des congrès de Madrid.
Le gestionnaire aéroportuaire Aena n’était pas en mesures de donner plus de précisions dans l’immédiat, ajoutant que "l’état d’urgence" avait été décrété dans l’aéroport international. Après que tous les vols ont été suspendus hier, le trafic revenait à la normal ce matin.
Spanair a mis a disposition des familles des proches un numéro d'urgence : 00 34 800 400 200. Fondée en 1986, cette filiale de la compagnie scandinave SAS, est la deuxième compagnie espagnole derrière Iberia. Elle opère essentiellement sur des vols intérieurs en Espagne et sur des vols européens avec une flotte actuelle de 65 appareils dont 36 McDonnell Douglas de la série MD-80. Elle a transporté l'an passé 10,6 millions de passagers.
Premiers secours à Madrid (vidéo amateur)
Cécile Mimaut, avec agences
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