Chypre : "Le meilleur plan possible" ou un "vol" qui continue ?
L'accord pour sauver Chypre a été trouvé in
extremis. Dans la nuit de dimanche à lundi, la Commission européenne, la BCE et
le FMI se sont entendus sur les modalités du plan d'aide européen.
Christine Largarde, la
présidente du FMI a déclaré qu'il s'agissait d'un "plan complet et
crédible ". Selon l'économiste Henri Sterdyniak, cet accord est "le
meilleur qu'on pouvait faire ". Chypre est plus ou moins sauvée, "d 'un certain côté, Chypre ne fait pas faillite cette semaine, d'un
autre côté, l'île va connaître une longue période de dépression, de récession
économique ".
Il estime même que "l'île
va plonger dans la misère " parce que Chypre "a bâti sa prospérité sur
le fait que c'était un paradis fiscal, réglementaire et bancaire ".
Les Européens satisfaits
Au moment de l'annonce de
l'accord, Pierre Moscovici, le ministre français de l'Economie a affirmé que
"c'était la seule façon d'assurer la restauration de l'économie
chypriote ".
"Tout choix différent
aurait conduit à une faillite désordonnée" (Pierre Moscovici)
Pour le ministre allemand des
Finances Wolfgang Schäuble, ce plan est "la meilleure voie possible "
et "équitable pour tous les intéressés ". Une voie qu'il avoue ne pas être
"une voie facile ".
"Avec la solution
trouvée, Chypre a une bonne chance de restaurer la confiance perdue"
(ministre allemand des Finances)
Confusion à Moscou
Ceux qui risquent de perdre
gros avec cet accord sont les Russes. Car Chypre abrite des milliards de dollars d'avoirs
russes. Moscou a annoncé dès lundi qu'elle allait étudier les conséquences du
plan pour ses intérêts. "Il nous faut comprendre ce que va donner cette histoire et
quelles en seront les conséquences pour le système financier et monétaire
international, ainsi que pour nos intérêts ", a déclaré le Premier ministre
Dmitri Medvedev.
"De mon point de
vue, le vol continue" (Dmitri Medvedev)
Le chef du gouvernement
russe a ensuite ironisé sur l'intention prêtée aux Européens de mettre à
contribution les dépôts russes à Chypre : "On continue de voler l'argent
volé ".
Lundi midi, le président Vladimir Poutine a demandé au gouvernement d'étudier "les conditions d'une restructuration " du prêt de 2,5 milliards d'euros accordé par Moscou à Chypre.
Vladimir Poutine "estime possible de soutenir les efforts du président de Chypre et de la Commission européenne pour résoudre la crise"
Un peu plus tard, le porte-parole du Kremlin a déclaré au contraire que la Russie était prête à apporter sa contribution au nouveau plan. Selon Dmitri Peskov, Vladimir Poutine "estime possible de soutenir les efforts du président de Chypre et de la Commission européenne pour résoudre la crise ".
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