Des dizaines de milliers d'Espagnols manifestent (encore) contre l'austérité
"C'est une accumulation. Le chômage, la corruption, l'absence d'avenir pour les jeunes" . Luis Mora a 55 ans, il est employé dans le secteur de la construction. Comme des dizaines de milliers d'autres Espagnols, il manifestait ce samedi après-midi, contre l'austérité et la corruption.
Un seul mot d'ordre : "NO" . "Démission" , hurlait la foule, "Rajoy, pars" , "Dictature des banques, NON". "Non au coup d'Etat des marchés", pour "une véritable démocratie", pour la défense des services publics: les mots d'ordre étaient multiples pour cette "marée citoyenne" du 23 février, jour anniversaire de la tentative de coup d'Etat militaire qui avait terrifié la jeune démocratie espagnole, le 23 février 1981.
#23F #Madrid pic.twitter.com/foGYeqdRna
— Mariola Martín ♥ (@mariolamb) February 23, 2013
Dans le hurlement des sifflets et les roulements de tambours, enseignants en vert, médecins et infirmières en blanc, mouvements féministes en violet, associations écologistes, "Indignés" ou mineurs du nord de l'Espagne, en noir, ont convergé vers la place de Neptuno, près du Congrès des députés. Une foule hétéroclite que rien ne rassemble, si ce n'est un ras-le-bol général.
Dans la foule aussi, les salariés d'Iberia - la compagnie aérienne doit supprimer 3.800 emplois.
Des milliers de personnes se sont également rassemblées à Barcelone, Valence, La Corogne ou Séville.
Si no hi ha solució hi haurà revolució!! #23Fbcn #femlosfora23F #23F #todasunidas23F pic.twitter.com/CeNibCJvvu
— Nit (@Nitsuga000) February 23, 2013
Cible de la colère des manifestants : la politique d'austérité menée depuis un an par Mariano Rajoy, qui vise à récupérer 150 milliards d'euros depuis 2014.
Le même Rajoy a vu son nom apparaître, en janvier, dans une liste de bénéficiaire présumés de paiements occultes.
Contre la monarchie
Et puis, il y a les affaires de corruption, qui éclaboussent les grandes institutions du pays. Les drapeaux républicains, rouge, jaune et violet, étaient particulièrement visibles ce samedi... car la monarchie, jusqu'ici intouchable, se retrouve dans la tourmente : le gendre du roi, Inaki Urdangarin, était interrogé samedi par un juge des Baléares. Dans le cadre d'une enquête sur le détournement de millions d'euros d'argent public.
Le scandale est si puissant que la Maison royale a dû, vendredi, publier un démenti face à des rumeurs sur une abdication du roi.
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