Des milliers de fonctionnaires en grève dans les rues d'Athènes
"On ne doit pas payer la crise !", pouvait-on lire ce mercredi sur les banderoles des manifestants un peu partout en Grèce. Des dizaines de milliers de salariés de la fonction publique ont répondu à l’appel à la grève générale.
Les transports aériens sont suspendus, de nombreuses administrations et écoles sont fermées et seul le personnel d'urgence est présent dans les hôpitaux.
A Salonique, la grande ville du nord de la Grèce, ils étaient plus de 3.000 fonctionnaires à protester contre les coupes salariales décidées par le gouvernement socialiste.
A Athènes, plus de 5.000 adhérents de l'Adedy, le principal syndicat de fonctionnaires grecs, ont défilé côte à côte avec quelque 5.000 militants du Front de lutte syndical (PAME), une émanation de l'ultra-orthodoxe parti communiste (KKE).
Dans la matinée, la police grecque a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants dans le centre de la capitale. Selon un porte-parole de la police, des éboueurs ont voulu forcer avec leurs bennes à ordures un cordon de sécurité afin de rejoindre le cortège principal. D’autres manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre mais le calme est rapidement revenu.
800 millions d'euros d'économies
Les fonctionnaires protestent contre le gel prévu des salaires, la baisse annoncée de 10% des primes, la diminution de 30% des heures supplémentaires et l'arrêt total des embauches en 2010, sauf dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la sécurité : des mesures réitérées mardi soir par le ministre des Finances Georges Papaconstantinou. Le gouvernement espère faire économiser à l'Etat 800 millions d'euros en 2010.
Athènes s’est engagée auprès de l’Union Européenne à ramener son déficit budgétaire de 12,7% du produit intérieur brut en 2009 à moins de 3% d’ici 2012.
A la veille du Conseil européen de Bruxelles, au cours duquel les 27 pourraient annoncer un plan de soutien financier à Athènes, le Premier ministre grec était ce mercredi à Paris, pour évoquer la situation financière de son pays.
-Reçu à l'Elysée, Georges Papandréou, s'est dit résolu à réduire le déficit public abyssal de la Grèce.
De son côté, Louka Katseli, la ministre grecque de de l'Economie, a affirmé mercredi que la Grèce ne comptait pas sur des fonds d'urgence de l'Union européenne pour mettre en oeuvre un "programme de stabilité et de croissance". Elle a souligné qu'Athènes se financerait sur les marchés de capitaux internationaux, comme d'habitude.
Jeudi, le président français, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel, tiendront une conférence de presse commune : la France et l'Allemagne comptent présenter un plan commun de soutien à la Grèce pour le Conseil européen qui débute le même jour. Le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a toutefois indiqué mercredi qu'il présenterait un plan d'aide au nom de la zone euro.
Virginie Salanson, avec agences
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