Des Polonais manifestent contre la réforme de la justice : "La place de chaque Polonais responsable est dans la rue !"
Les conservateurs polonais ont voté une loi très controversée sur la Cour suprême. L'opposition libérale parle de coup d'Etat.
Après l'adoption du projet de loi de réforme de la Cour suprême, l'opposition ne décolère pas. Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Varsovie, jeudi 20 juillet dans la soirée. La loi votée par les députés du PiS, le parti conservateur au pouvoir, accroît le contrôle exercé par l'exécutif sur le pouvoir judiciaire.
Le président Duda, le seul à pouvoir empêcher la réforme
Devant le palais présidentiel, dans la soirée de jeudi, les manifestants scandent "on veut le veto". Un message adressé au chef d'état, Andrzej Duda, le seul à pouvoir empêcher cette grande réforme de la justice. Dans la foule, Wlodzimierz, un homme d'une cinquantaine d'années, est fataliste : "Je suis là uniquement pour être en accord avec ma conscience. J'ai peu d'espoir mais je pense que la place de chaque Polonais raisonnable et aimant son pays est dans la rue."
L'opposition estime que le projet de loi va remettre en cause l'indépendance du pouvoir judiciaire et saper la démocratie. Une crainte partagée par les Polonais descendus dans la rue. La municipalité de Varsovie a estimé le nombre de manifestants à 50 000 environ, la police à 14 000.
Le vote au parlement a été extrêmement tendu. L'opposition libérale parle de coup d'état et de fin de la séparation des pouvoirs. En Pologne, la Cour suprême est celle qui valide les élections. À cause de la réforme, les libéraux polonais ont peur que les suivantes soient truquées. Le constat est terrible, selon Agnieszka : "Nous vivons dans un pays européen démocratique. Avec beaucoup d'efforts, nous avons gagné notre indépendance et tout a été détruit en deux ans. Le plus triste, c'est que nous sommes les premiers responsables". Seule lueur d'espoir, les partis d'opposition sont unis comme jamais. C'est leur unique chance de battre le PiS aux législatives de 2019.
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