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Duel au sommet dans une Pologne traumatisée

Deux mois après la disparition du président Lech Kaczynski et quelques jours après les inondations catastrophiques, les Polonais s'apprêtent à élire leur nouveau président. Le scrutin pourrait bien se résumer à un duel entre le frère jumeau du défunt et le président du Parlement qui assure l'intérim.
Article rédigé par franceinfo
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Rendez-vous aux urnes aujourd'hui pour les Polonais. Le pays doit choisir un successeur au président Lech Kaczynski mort tragiquement le 10 avril dernier dans un accident d'avion près de Smolensk en Russie.
_ Les Polonais, encore endeuillés par cette disparition et les récentes inondations qui ont ravagé plusieurs villes du sud, sont désormais partagés entre deux visions de leur pays. Tout indique en effet que le choix se fera entre deux candidats sur les dix en lice : le libéral Bronislaw Komorowski qui assure l'intérim et le conservateur Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du défunt.

Un sondage publié mercredi crédite le candidat libéral de 48% des intentions de vote contre 34% pour le conservateur. Loin derrière, le social-démocrate Grzegorz Napieralski n'obtiendrait que 9%.

Komorowski, allié du Premier ministre

Placé en tête par les sondages, Bronislaw Komorowski est favorable à la poursuite des réformes économiques dans le pays. Il est une des figures de la Plate-forme civique (PO), le parti libéral du Premier ministre Donald Tusk.
Par conséquent, l'élection de l'actuel président de la chambre basse du Parlement pourrait faciliter M. Tusk. En effet, si le rôle de président de la République est essentiellement honorifique, ce dernier peut mettre son veto aux lois. Lech Kaczynski avait souvent utilisé ce pouvoir pour freiner le programme de libéralisation du Premier ministre.
Komorowski soutient également l'objectif du gouvernement d'une adoption de l'euro d'ici cinq ans. "Le temps est venu de mettre fin aux disputes", a fait savoir le chef de l'Etat par intérim.

Le "rempart" Kaczynski

De son côté, Jaroslaw Kaczynski a notamment bénéficié d'un regain de sympathie en raison de la disparition de son frère jumeau. Le chef du parti conservateur Droit et Justice (PiS), moins favorable à l'adoption de la monnaie européenne, a choisi d'en profiter.
_ Comme son adversaire, il a mené une campagne sur le thème de la solidarité après cette tragédie et les inondations catastrophiques de ces dernières semaines. Connu pour son conservatisme social et son style combatif, l'ancien Premier ministre a adopté un ton modéré et conciliant. Une stratégie qui a payé puisque le candidat a rattrapé une partie de son retard, notamment grâce à sa campagne auprès des centristes.

La perspective d'un second tour

Dès lors, il semble improbable que Bronislaw Komorowski puisse envisager une élection dès le premier tour. Pour cela, le candidat doit obtenir plus de 50% des suffrages exprimés. L'hypothèse la plus probable est donc un second tour. Il aura lieu le 4 juillet.

Julie Rasplus, avec agences

     

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